

Michel Barnier, ancien ministre et ex négociateur en chef du Brexit, candidat à la présidence de la République, est l'invité du Grand entretien de France Inter.
- Michel Barnier plusieurs fois ministre, notamment des Affaires étrangères, ancien député, sénateur, ex-négociateur du Brexit, membre du conseil stratégique du parti LR
Le candidat à la candidature de droite pour la présidentielle regrette que son parti n'ait pas fait e choix d'une primaire ouverte : "C’est un vote démocratique des militants qui se sont exprimés librement, en responsabilité, et je respecterai cette règle du jeu. J’aurais préféré un vote plus ouvert, parce qu’il donnerait une légitimité plus grande. Après, ce sera au candidat que je serai, j’espère, soutenu et investi par ma famille politique, de tendre la main, de trouver les mots pour réunir et travailler ensemble avec la grande famille centriste et d’autres encore."
"Je vous recommande de prendre garde à ce système médiatico-politique qui voudrait faire croire que tout est décidé, que le duel est annoncé, comme pour le duel Macron/Le Pen", met en garde Michel Barnier. "Franchement, il faut respecter les citoyens, respecter nos militants. C’est à eux de décider le 4 décembre et je vous prie de croire que le résultat de ce premier vote interne ne sera pas celui qui est annoncé ou espéré. Je pense que ce que je représente, le parcours qui est le mien, l’expérience, la méthode que je propose, l’ambition pour notre pays d’être d’ici 10 ou 15 ans la première puissance économique, écologique, agricole d’Europe, est possible. Tout cela va recueillir la confiance d’une majorité de militants. Je peux rassembler cette famille politique, être le capitaine de cette équipe de France : nous avons dans cette famille beaucoup de personnalités capables de gouverner ensemble."
"Vous aurez du mal à trouver des points communs entre Éric Zemmour et moi"
Est-ce une erreur stratégique de ne pas déjà avoir désigné de candidat alors qu'ils sont déjà nombreux et actifs ? "Je pense qu’il faut du temps. La question est : comment ce temps est utilisé par les candidats : est-ce qu’on débat positivement, intelligemment, en se respectant, en proposant des idées ? Ce n’est pas un temps trop long si nous l’utilisons en débattant et en respectant les Français."
Interrogé sur l'omniprésence dans le discours médiatique d'Éric Zemmour, Michel Barnier estime qu'il est "un commentateur, un polémiste, et moi je veux être acteur. "Vous aurez du mal à trouver des points communs entre Éric Zemmour et moi : nous n’avons pas les mêmes idées, la même histoire… Nous devons traiter les questions qui intéressent les Français, moi je ne vais pas passer mon temps à parler de tel ou tel candidat potentiel ou avéré."
L'ancien ministre a aussi évoqué la question de l'immigration, très porteuse dans cette campagne. "Traiter les questions qui préoccupent les Français, c’est le rôle et la responsabilité d’un candidat et du futur président de la République française. Il y a des fractures et des divisions dans notre pays : moi je veux reconstruire sur l’immigration un consensus national. Personne ne peut dire que la politique d’immigration française ou européenne fonctionne : et quand quelque chose ne fonctionne pas, au risque de créer de grandes tensions, il faut la changer."
Permettre au Parlement de déterminer "le nombre d’immigrés que nous accueillons"
Michel Barnier propose notamment un moratoire sur l’immigration pendant 3 à 5 ans : "Je ne fais pas de coup, j’ai travaillé sur cette question avec des experts du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, avec des experts européens. C'est une réponse concrète, globale, la seule disponible aujourd’hui dans le débat politique. On ne va pas stopper l’accueil des étudiants étrangers, ni interrompre le droit d’asile, qui fait honneur à notre pays, on va l’appliquer avec rigueur et humanité. Il y a l’immigration économique qui n’est pas maîtrisée, il y a trop de personnes qui doivent être renvoyées chez elles et qui ne le sont pas, il y a des procédures qui sont détournées, comme les visas de long séjour pour santé. Je veux qu’on y voie clair. Et surtout, je veux donner au Parlement, à travers un référendum en septembre prochain, la capacité de se prononcer chaque année sur le nombre d’immigrés que nous accueillons chez nous, pour bien les accueillir."
"Au-delà de cette question nationale, nous devons discuter avec nos partenaires et voisins, pour que les frontières de l’Europe soient contrôlées, ce qui n’est pas réellement le cas aujourd’hui."
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