Bruno Le Maire sur le gazoduc Nord Stream 2 : "Nous avons des intérêts différents des États-Unis"

Bruno Le Maire à Paris, le 7 février 2022.
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Bruno Le Maire à Paris, le 7 février 2022. ©AFP - ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS
Bruno Le Maire à Paris, le 7 février 2022. ©AFP - ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS
Bruno Le Maire à Paris, le 7 février 2022. ©AFP - ERIC BERACASSAT / HANS LUCAS
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Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, est l'invité du Grand entretien de France Inter.

Bruno Le Maire s'exprime après la rencontre entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine. "Cette visite est plus que nécessaire. La seule option possible est la désescalade."

L'escalade du conflit aboutirait à une nouvelle flambée des prix du gaz et de l'électricité, c'est tout ce que nous voulons éviter. 

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Concernant la visite du Président de la République à Kiev ce mardi, "le sang froid des Ukrainiens mérite d'être salué", déclare le ministre de l'économie. "Depuis des années, les Ukrainiens voient mourir de jeunes soldats dans le Donbass."

L'enjeu du gazoduc Nord Stream 2

Hier, Joe Biden a déclaré que si la Russie envahissait l'Ukraine, "il n'y aurait plus" de gazoduc Nord Stream 2. "L'ouverture du gazoduc Nord Stream 2 est l'un des points clés de la négociation et sans doute l'un des points clés de la sortie de crise avec la Russie", analyse Bruno Le Maire.

Ne nous laissons pas entrainer par les Américains sur une position qui ne serait pas celle des Européens. Nous avons des intérêts différents dans cette crise ukrainienne. 

L'Europe privilégie "la voix du dialogue et de la désescalade."

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Une inflation "élevée"

"Nous travaillons sur un scénario principal : la baisse de l'inflation à partir de la fin de l'année 2022", explique Bruno Le Maire. 

Le prix de l'énergie est le sujet principal et va l'être pendant des années"

Bruno le Maire explique la flambée des prix de l'énergie. "La reprise économique est bien plus forte que prévue aux Etats-Unis et en Europe donc il y a des demandes de gaz et de pétrole dans ces pays, qui augmentent le prix des énergies fossiles et les prix à la consommation pour les consommateurs", déclare-t-il. "D'ici la fin 2022, j'espère que l'étau se desserrera, mais pour l'instant nous avons une inflation élevée."

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Reprise économique : "il faut sortir du quoi qu'il en coûte"

Faut-il que la BCE augmente ses taux avant la fin de 2022 ? Christine Lagarde y songe depuis hier. "Je pense que la réaction de la Banque Centrale est naturelle", déclare Bruno Le Maire. 

"L'économie redémarre plus vite que prévu, donc nous allons vers une normalisation de la politique monétaire. Nous avons anticipé cette normalisation, nous avons emprunté en 2021 à des taux négatifs. Nous avons anticipé qu'à la fin de l'année 2022, les taux seraient à 0,75%. Les taux vont augmenter."

Pour Bruno Le Maire, cela signifie qu'"il faut sortir du 'quoi qu'il en coûte' et progressivement mais fermement rétablir les finances publiques de la France."

Pas de blocage du prix des produits de première nécessité

Jean-Luc Mélenchon propose, s'il est élu, de bloquer les prix des produits de première nécessité : gaz, électricité, 5 fruits et légumes. Est-ce forcément une mauvaise idée ? 

"On a bloqué les prix du gaz car nous anticipons les risques qui peuvent peser. Si demain il y avait une crise ouverte, on doublerait immédiatement le prix du gaz, de 80 euros le MWh à 200 ou 250 euros le MWh.", répond Bruno Le Maire. 

Sur l'électricité, "nous avons plafonné à 4%, car EDF est une entreprise publique et que nous voulions protéger les Français", poursuit le ministre. 

On doit effectivement veiller à ce que les prix alimentaires ne flambent pas. 

En revanche, le ministre de l'économie du gouvernement Macron ne prévoit pas de bloquer l'augmentation du prix des produits de première nécessité. "Je bloque ce qui appartient à mes responsabilités. EDF est une entreprise sous le contrôle de l'Etat, c'est normal qu'on lui demande un effort, ça n'est pas la même chose pour les producteurs privés." Il réfute les accusations des salariés d'EDF qui l'accusent de mettre en danger l'entreprise. 

Nous ne sortirons de cette crise qu'en travaillant collectivement à des solutions

Il réitère que la flambée des énergies est "le problème numéro un des mois à venir" pour les ménages.

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84,7 milliards d'euros de déficit commercial en 2021

Le déficit commercial de la France s'élève à 84,7 milliards d'euros en 2021, et est vu comme l'un des points noirs du quinquennat Macron. "Il n’y a pas d’autre solution pour rétablir la balance commerciale extérieure de la France que de réindustrialiser massivement, rapidement, notre pays", déclare le ministre de l'Économie. 

L'acte 1 de la réindustrialisation a été le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, je souhaite que l'acte 2 de la reconquête industrielle, soit au cœur du 2ème quinquennat d'Emmanuel Macron.

Rachat des turbines Arabelle à General Electric

Quel est le sens de ce rachat, sept ans après le rachat controversé de la branche énergie d'Alstom par GE, et soutenu à l'époque par Bruno Le Maire ? "Nous réinvestissons massivement dans le nucléaire, nous nous donnons les moyens de construire de nouvelles centrales dans les mois à venir."

Nous allons avoir besoin d'électricité décarbonée dans des dimensions infiniment plus importantes que ce que nous pensions. 

Bénéfice record de BNP Paribas

"Il faut un meilleur partage de la valeur", indique Bruno Le Maire. "Cela passe part des dispositifs d'intéressement, de participation, de prime défiscalisée. Il y a un certain nombre de dispositifs, il faut qu'ils touchent tous les salariés."

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