Gabriel Attal : "Notre stratégie, c'est de faire monter le coût de la guerre pour Vladimir Poutine"

Gabriel Attal
Gabriel Attal ©AFP - Xose Bouzas / Hans Lucas
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Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, porte-parole du gouvernement, est l'invité du Grand entretien de la matinale.

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Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, est revenu sur les propos d'Emmanuel Macron qui disait il y a quelques jours que "le pire est à venir" dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine. "Ça veut dire que Vladimir Poutine, à chaque fois qu'il en a l'occasion, fait état de sa détermination absolue à aller au bout ses objectifs. Ça veut dire qu'on a aujourd'hui des grandes villes qui sont quasi encerclées, qu'on a des scènes dans certaines villes, je pense notamment à Kharkiv, qui sont des scènes de déflagrations absolues. Et ça veut dire qu'il faut s'attendre au pire dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, dans les combats."

"Il y a aussi une détermination absolue de Vladimir Poutine parce que les Ukrainiens résistent. Ils résistent courageusement, ils réagissent fortement."

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Pousser Vladimir Poutine à céder

La position de la France consiste à maintenir la pression sur la Russie, notamment via les sanctions financières : "notre stratégie, c'est de faire monter le coût de la guerre pour Vladimir Poutine, pour qu'à un moment ce coût de la guerre soit tel qu'il ne puisse plus la financer. On a pris des sanctions massives, historiques, inédites, y compris dans leur rapidité, et on commence à en voir les effets. En Russie, le rouble a chuté de quasiment 45%. La Bourse de Moscou est fermée depuis maintenant quasiment une semaine. On voit que le numéro deux gazier en Russie et son conseil d'administration ont appelé à la fin du conflit, que des oligarques commencent aussi à se tourner vers Vladimir Poutine en lui disant 'est ce que finalement, ça vaut le coup", que vous avez dans l'Église orthodoxe, qui est très proche du pouvoir russe, des prises de position extrêmement importantes."

Selon Gabriel Attal, ces sanctions massives "commencent à produire des effets et le temps qu'elles produisent pleinement leurs effets, on soutient la résistance ukrainienne avec du matériel de défense et avec une aide humanitaire."

La problématique des couloirs humanitaires

Le Kremlin proposait des couloirs humanitaires pour emmener les Ukrainiens en Russie, une proposition déclinée par les autorités à Kiev et qualifiée de cynique par Emmanuel Macron. Gabriel Attal : "ce qu'on demande, encore une fois, c'est un accès sans entraves. Une trêve humanitaire. Il faut faire attention aux termes. On a vu dans des précédents conflits ce que signifiait parfois couloir humanitaire pour la Russie, c'est-à-dire un chemin contrôlé par les forces russes, qui peuvent l'interrompre à tout moment, qui peuvent s'en prendre à des convois... Nous demandons un cessez le feu. Et à défaut, une trêve humanitaire ou un accès sans entrave à l'aide humanitaire."

Le boycott des énergies russes sera discuté à 27

Le président Volodymyr Zelensky, demande de nouvelles sanctions contre la Russie, notamment le boycott du pétrole et du gaz russe. Comment imposer cette sanction quand les pays européens ont des contraintes et des besoins énergétiques différents ? "Il y a quelques semaines, on estimait que les mesures qui ont été prises, de gel des actifs de la Banque centrale russe, de retrait du système monétaire de grandes banques russes de Swift, que c'était impossible à obtenir", souligne le porte-parole du gouvernement. 

"On a tous en Europe, à 27, une histoire, des rapports, des intérêts différents avec. Et pourtant, on a été capable de s'accorder en quelques heures sur un train de sanctions inédit, qu'on n'avait jamais vu dans un tel conflit. (...) Tout est discuté par les chefs d'Etat et de gouvernement. Il y a eu encore une fois un entretien hier entre le président Macron, le président Biden, le Premier ministre Johnson et le Chancelier Scholtz. Il y a un sommet avec les partenaires européens qui se tient à Versailles cette semaine. Tout est discuté."

Avec quel impact sur les factures des Français ? "On va continuer à protéger les Français pour leurs factures d'électricité, pour leurs factures de gaz. C'est précisément ce sur quoi on est en train de travailler." Gabriel Attal précise qu'il y aura des annonces dans les prochains jours. "Le premier ministre aujourd'hui reçoit les principaux secteurs d'activité concernés les partenaires sociaux. Il va y avoir aussi des échanges au niveau européen."

Emmanuel Macron et la redevance audiovisuelle

Emmanuel Macron lors de son premier meeting de candidat à la présidentielle hier a annoncé la suppression de la redevance audiovisuelle. Gabriel Attal répond à une auditrice qui s'en inquiète : "je veux vous rassurer. Evidemment, on va continuer à financer l'audiovisuel public. Vous avez dit 'j'ai un amour, l'audiovisuel public'. Moi aussi, mais ça, à la rigueur, on s'en fiche. En tout cas, j'ai un profond respect pour l'audiovisuel public. On a besoin d'un audiovisuel public fort dans un contexte de désinformation, dans un contexte où les géants du numérique font circuler des informations qui ne sont pas toujours sourcées. On a besoin d'un audiovisuel public parce qu'il participe aussi à la création française et donc évidemment qu'on va continuer à le financer, à garantir ses moyens, à garantir son indépendance, à lui garantir de la visibilité sur le long terme."

Comment ? Le service public de l'audiovisuel "sera financé et on garantira son financement, ses moyens. ça peut être par le budget de l'Etat. Ça peut être en donnant de la visibilité sur plusieurs années parce qu'il y a besoin évidemment, pour les sociétés de l'audiovisuel public de visibilité dans leurs moyens. On peut tout à fait prévoir un système où, vous avez un budget qui est voté pour cinq ans et dont on ne peut pas déroger. Ça existe pour certains secteurs de l'Etat. Vous avez un budget voté pour cinq ans, voire plus, et ensuite une trajectoire qui ne peut pas être bougée".

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