Gérald Darmanin : "La menace terroriste en France est particulièrement élevée"

Gérald Darmanin
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Gérald Darmanin ©AFP - Eric PIERMONT
Gérald Darmanin ©AFP - Eric PIERMONT
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Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, est l'invité du Grand entretien de France Inter

Alors que le procès des attentats du 13 novembre 2015 s'ouvre ce mercredi, la menace terroriste en France est "particulièrement élevée" selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. "Quand il arrive des moments particuliers, des fêtes religieuses, et des moments comme ceux des procès des attentats, la menace est encore plus élevée. C’est pour cela que j’ai réuni les préfets, j’ai donné des menaces extrêmement claires de protection", affirme-t-il, ajoutant qu'un millier de policiers est déployé pour assurer la sécurité des participants et des lieux du procès hors norme des attentats. 

Selon le ministre, depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, "il y a eu une cinquantaine d’attentats dont 36 ont été déjoués. 14 malheureusement ont mené à la mort ou à la blessure de personnes sur le territoire national. 36 ont été déjoués, c’est un record, mais tant qu’il en restera un seul attentat que nous n’arriverons pas à déjouer, ça restera un échec". Cinq d'entre eux ont été déjoués en 2021, affirme-t-il. 

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Gérald Darminin assure que les dysfonctionnements pointés du doigt dans le travail des services de renseignement sont "européens, voire internationaux", et affirme : 

Le procès sera l’occasion de dire la vérité et de voir aussi les responsabilités potentielles de l’État français

Par rapport à la situation en Afghanistan, Gérald Darmanin explique que "les services de renseignement ont fait ce travail de surveillance de ceux qui potentiellement peuvent passer à l’acte ou qui ont des affinités", mais qu'aucun risque accru n'est constaté aujourd'hui. "D’abord parce que l’Afghanistan n’est pas la Syrie, c’est plus loin. Ensuite parce que les talibans sont un mouvement islamiste radical mais aussi nationaliste. Enfin, nous n’avons jamais eu de départ depuis dix ans de Français pour l’Afghanistan, contrairement à la Syrie"

Les cinq personnes qui étaient sous surveillance le sont toujours. "Nous avons fait notre travail et l’intégralité des 2800 afghans qui ont été ramenés ont été fichés, criblés, des entretiens ont été faits. Sur ces cinq là, la surveillance continue de façon extrêmement serrée", rappelle le ministre. 

"Il y a des règlements de comptes parce que les policiers font leur travail"

Répondant à Valérie Précresse qui demande plus d'expulsions de fichés S, il déclare : "C’est dommage, dans cette période particulière, de dire autant de bêtises et d’être aussi amateur sur des questions aussi importantes (...) Il n’y a pas 22000 personnes fichées. C’est absurde, faux et dangereux. Il y a aujourd’hui 7460 personnes françaises et non françaises inscrites sur un fichier de signalement. Sur ces 7460 personnes, nous avons fiché des gens qui sont à l’étranger, on n’expulse pas des gens qui sont déjà à l’étranger".

A Marseille, où une nouvelle nuit de violences a eu lieu, Gérald Darmanin explique que "le travail de la police est énorme à Marseille, +40% d’arrestations de trafiquants en plus depuis le début de l’année. Et donc il y a des réactions de gens qui perdent beaucoup d’argent (...) Quand vous ne faites pas une descente toutes les deux heures dans les quartiers nord comme nous le faisons aujourd’hui, il n’y a pas de règlements de comptes. Il y a des règlements de comptes aussi parce que des policiers font leur travail." 

Enfin, en réponse à Sandrine Rousseau, qui avait déploré la nomination d'un ministre "accusé de viol" pendant le débat de la primaire écologiste, il a déclaré "Madame Rousseau se caricature elle-même : par contre, elle aurait pu signaler que par trois fois la juste a conclu à l'absence totale d'infraction". 

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