Dominique de Villepin : "La Russie n'a pas forcément intérêt aujourd'hui à la guerre"

Dominique de Villepin
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Dominique de Villepin ©AFP - JOEL SAGET / AFP
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Dominique de Villepin, ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères, est l'invité du Grand entretien de France Inter.

Avec

Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a déclaré : "Nous vivons le moment le plus dangereux pour la sécurité en Europe depuis la fin de la Guerre Froide". Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires étrangères, réagit : "L'esprit de guerre domine dans tous les aspects de notre vie collective, parce que la tension est partout. Cela ne veut pas dire que nous allons passer de cette esprit de guerre à une guerre ouverte."

La Russie n'a pas forcément intérêt aujourd'hui à la guerre"

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Un début de dialogue

"Il y a une unité qui se dessine du côté des Européens, qui nous change des profondes divisions", "il nous reste à faire des percées réelles sur le plan diplomatique."

"Le président Poutine ne dira rien de ses intentions car tant que tout n'est pas réglé, rien n'est réglé, c'est un principe de base d'une négociation diplomatique".

Nous sommes dans une bataille très largement psychologique

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Elargissement de l'OTAN à l'Ukraine

"C'est un point extrêmement difficile car il est question de la souveraineté ukrainienne", analyse Dominique de Villepin. "On ne peut pas interdire à l'Ukraine d'entrer dans l'OTAN, il y a un principe de 'porte ouverte', donc il faut un accord politique."

La protection croisée peut être une idée qui valorise à la fois la responsabilité russe et celle de l'OTAN

Vladimir Poutine cherche et parvient à "mettre au-dessus de la pile le dossier de la sécurité en Europe"

Pourquoi masse-t-il bientôt 150 000 hommes à la frontière russo-ukrainienne, alors qu'il n'y a pas d'atteinte imminente à l'intégrité de la Russie ? A quoi joue Vladimir Poutine ? "Il cherche ce qu'il est en train d'obtenir : mettre au-dessus de la pile le dossier de la sécurité en Europe."

A partir de là, il n'y a pas d'autre issue que la guerre, ou une négociation avec des avancées, y compris pour Poutine. 

"Contrairement à ce qu'on croit, Poutine est très prévisible. Ils ont des objectifs. Je ne crois absolument pas à une Russie impériale, expansionniste."

Aujourd'hui "il maitrise un agenda, car il a posé ces pions. Nous, nous n'avons pas de pions. Nous ne sommes pas dans une dynamique de guerre, mais nous renforçons notre main diplomatique. Nous avons des choses qui intéressent la Russie."

Stratégie de Joe Biden : "les Américains peuvent compliquer les choses"

"Les Etats-Unis sont divisés, l'Ukraine est l'un des seuls points d'accord entre démocrates et républicains. Joe Biden aujourd'hui est affaibli. Il complique donc le jeu, car l'intérêt américain se déplace aujourd'hui vers l'Asie, mais il ne peut pas donner de signes de faiblesse en cédant devant Vladimir Poutine

Joe Biden complique le jeu, car à un moment donné les Américains peuvent vouloir verrouiller le dispositif, et jouer une partie extrêmement dure sans que la négociation puisse s'enclencher. 

Selon Dominique de Villepin, "l'Ukraine a une capacité extrêmement grande : s'ils disent que leur souveraineté, et le refus de reconnaitre la légitimité des séparatistes russes, sont plus importantes que le reste, nous allons aller vers une montée des tensions et sans doute les choses bougeront sur le terrain."

Nous aurons des explications assez franches à avoir avec les Américains. 

Echec de la France au Mali : "Ça n'était pas notre intérêt de rester neuf ans."

"C'est une position inconfortable, mais extrêmement prévisible. L'échec des opérations engagées par la France est possible depuis le premier jour, et plus on a passé de temps là bas, plus il devenait certain."

Il est évident qu'une intervention militaire pour la France en Afrique ne peut être que ponctuelle. Ça n'était pas notre intérêt de rester neuf ans.

"Partir ne serait certainement pas la bonne décision, car cela donnerait clairement un signal au terrain de victoire des islamistes. Mais il faut complètement changer notre posture, et nos lignes rouges."

Mettre comme ligne rouge l'interdiction de négociation avec les terroristes

"Il faut être pragmatique et prendre en compte le fait que les populations se détachent de nous car elles ont le sentiment qu'on ne règle pas les choses." Dominique de Villepin poursuit : "Le califat est moins un risque que des régimes militaristes."

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Dominique de Villepin conclut sur la campagne d'Éric Zemmour : "C’est une campagne populiste et opportuniste. Éric Zemmour n’est ni préparé et n’a pas les capacités à gérer des situations complexes et un État aussi important que la France."

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