Rachat de Twitter : "Les réseaux sociaux sont devenus des pièces essentielles dans les démocraties"

Gérald Bronner, Olivier Tesquet et Julia Cagé
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Gérald Bronner, Olivier Tesquet et Julia Cagé ©AFP - Nathalie Eno  / Ludovic MARIN / Christophe Abramowitz
Gérald Bronner, Olivier Tesquet et Julia Cagé ©AFP - Nathalie Eno / Ludovic MARIN / Christophe Abramowitz
Gérald Bronner, Olivier Tesquet et Julia Cagé ©AFP - Nathalie Eno / Ludovic MARIN / Christophe Abramowitz
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Gérald Bronner, sociologue, professeur à l’Université de Paris Cité, Olivier Tesquet, journaliste spécialiste des questions numériques à Télérama, et Julia Cagé, professeure d’Economie à Sciences-Po Paris, sont les invités du Grand entretien de France Inter.

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Le rachat de Twitter par le milliardaire Elon Musk fait craindre une avalanche de messages haineux et dangereux sur la plateforme, au nom de sa conception de la liberté d'expression. Mais des experts attendent de voir comment il va affronter l'équation complexe de la modération des contenus.

Attention danger ? Avec la prise de contrôle par le patron de Tesla et SpaceX, qui se veut un "absolutiste de la liberté d'expression", de nombreuses voix s'inquiètent d'un retour en arrière de la plateforme sur la question sensible de sa régulation.

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Olivier Tesquet, journaliste spécialiste des questions numériques à Télérama :

"Elon Musk est l’homme le plus riche de la planète et donc la moindre de ses oscillations économiques fait la une des journaux. Twitter est le lieu de la conversation public dans une époque où la conversation publique est de plus en plus difficile et de plus en plus polarisé. Ça devient un sujet éminemment politique. Elon Musk a utilisé Twitter à des fins purement commercial et pour son enrichissement personnel. Le management de Musk, notamment chez Tesla, est assez toxique. Chez Twitter, on est assez inquiet."

Gérald Bronner, sociologue. Professeur de sociologie à l’Université de Paris Cité :

"Ça interpelle. Les réseaux sociaux, qu’on les aime, qu’on les approuve ou qu’on les déteste sont devenus des pièces essentielles dans les démocraties. Si on veut en dire du bien, ils ont soutenu des mouvements sociaux qui ont permis de renverser des dictateurs comme en Tunisie avec le Printemps arabe. C’est une pièce essentielle à la liberté d’expression. Le problème avec Elon Musk, c’est qu’il a des accointances avec l’idéologie libertarienne. Il entretient un rapport inconditionnel à la liberté. Il pourrait modifier les règles de modération de Twitter."

Julia Cagé, professeure d’Economie à Sciences-Po Paris :

"C’est un acte clairement politique de la part d’Elon Musk. Vous avez un réseau social qui n’est pas une grande entreprise comme une autre. Il y a entre 200 et 300 millions d’utilisateurs réguliers. Il a une force de frappe gigantesque, mondiale. Il a une influence dans le débat politique et médiatique. Il a une influence dans la propagation des fake-news. Elon Musk rachète ce réseau social au titre de la liberté d’expression."

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