

Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, est l'invité du Grand entretien de la matinale.
- Geoffroy Roux de Bézieux président du Medef
Le nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne sera annoncé cet après midi. "On a devant nous un énorme défi qui est celui de la transition écologique et climatique. La Première ministre l'aura en charge directement. Je crois que c'est le sujet numéro un", estime le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux. "Après, il y a évidemment d'autres sujets. Il y a ce qui se passe en Ukraine, qui a des conséquences économiques. Ce n'est pas la première conséquence, mais il y a des conséquences : l'inflation, les problèmes de rupture, etc. Il y a les problèmes de comptes publics. On a beaucoup, beaucoup dépensé à juste titre pendant le Covid et maintenant, il faut arrêter le quoiqu'il en coûte. Voilà il y a un certain nombre de sujets dont on est, nous, prêts à discuter."
Sur le profil de la nouvelle Première ministre, le patron du Medef indique qu'il a "des bonnes relations avec madame Borne. On a travaillé ensemble quand elle était ministre du Travail et ministre de l'Écologie. On arrivera avec nos propositions et elle doit écouter tout le monde. Mais après, le président de la République a été élu sur un programme, elle doit appliquer le programme."
"Le pire n'est jamais certain"
La croissance en France est à l'arrêt. L'inflation est à 4,8% et pourrait monter à 5,5% en juillet. Le déficit de la balance commerciale a franchi un record. Une situation qui commence à inquiéter Geoffroy Roux de Bézieux : "J'étais un des rares à être optimiste au moment du Covid. Là, je suis beaucoup plus prudent parce que tous les patrons que je vois, quelque soit la taille, le secteur, me disent 'bon jusque là, ça va mais avec tout ce que je vois à l'horizon, je m'inquiète'. C'est d'abord des problèmes de pénurie qu'on n'est pas près de résoudre parce que ce qui se passe en Chine avec la stratégie 'zéro Covid' va faire que comme on est très dépendant de la Chine, trop dépendant de la Chine, on va avoir des problèmes d'approvisionnement, des problèmes d'inflation de matières premières dont on n'a pas complètement répercuté la réalité dans les prix."
Oui, je pense que la croissance est en train de ralentir. Après le pire n'est jamais certain parce que la guerre en Ukraine prendra bien fin un jour. On est en train de trouver d'autres sources d'approvisionnement.
Un 'quoi qu'il en coûte' de croisière
Élisabeth Borne présentera avant l'été un projet de loi sur le pouvoir d'achat : prolongation du bouclier tarifaire sur les prix de l'électricité, chèque alimentaire sous la forme d'une aide de 50 à 60 euros par mois pour les bénéficiaires des minima sociaux, augmentation de la prime d'activité, triplement de la prime Macron, dégel du point d'indice, revalorisation au 1er juillet des retraites et des minima sociaux. Ce paquet de mesure est-il adapté à la situation ? Le patron des patrons dit entendre "la difficulté qu'ont certains Français à finir les fins de mois" mais "ces systèmes généralisés, par exemple le 18 centimes [par litre de carburant en remise - Ndlr], je pense que l'on ne peut pas se le payer éternellement. Donc, il faut prendre en compte l'inflation, mais le faire de manière beaucoup plus ciblée que ce que j'ai compris qui allait être annoncé."
"C'est un peu le quoiqu'il en coûte de croisière. Or, le quoi qu'il en coûte, nous, on l'a soutenu parce qu'on était dans un système où il y avait un risque de 200 000 à 400 000 entreprises qui faisaient faillite, on n'avait plus d'économies. Mais on ne peut pas payer collectivement un quoi qu'il en coûte permanent. Ce n'est pas vrai. On ne peut pas imprimer de l'argent."
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