Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, est l'invitée du Grand entretien de France Inter.
- Barbara Pompili ministre de la Transition écologique
Sur la fuite d'un réacteur EPR en Chine, la ministre précise : "Nous avons reçu par EDF des informations sur ce qui se passe dans le réacteur de Taichan. Tout ça est géré par les autorités chinoises, mais ce que nous avons comme information, c’est qu’il y a effectivement une fuite de gaz dans le circuit primaire du réacteur numéro 1, qui reste sous les seuils de sûreté."
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Sauf que ces seuils ont été modifiés, et sont trois fois supérieurs à ceux de la France. "La décision d’augmenter des seuils relève des autorités de sûreté chinoise, ils ont pris cette décision. Ce que je peux vous dire, c’est qu’après Fukushima et Tchernobyl, on a des règles de sécurité qui ont été fortement augmentées partout dans le monde, et qu’aucun pays ne joue avec la sûreté des installations nucléaires."
"Il ne faut pas qu’on ait une réflexion sur notre politique énergétique en partant d’un fait, en réaction à un fait qui se passe. Sachant que selon les informations que nous avons, ce qui est en train de se passer est déjà arrivé dans d’autres réacteurs, y compris des réacteurs français. Donc hâtons-nous de réfléchir : réfléchissons concrètement, sérieusement, toutes les énergies ont des avantages et des inconvénients."
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"Il faut essayer de trouver des solutions concrètes, et pas des grandes phrases : le nucléaire, c’est plus de 70 % de l’électricité produite en France", rappelle Barbara Pompili. "Évidemment, on en a maintenant et on en a encore pour des années. L’avantage du nucléaire, c’est qu’il est décarboné, il a d’autres inconvénients notamment sur les questions de sûreté ou des déchets à gérer. Les autres énergies, comme les énergies renouvelables, elles ont d’autres problèmes : leur intermittence ou les questions d’acceptabilité. On a des projections de l’agence internationale de l’énergie qui nous dit que d’ici 10 à 15 ans, le nouveau nucléaire coûterait trois à quatre fois plus cher que les énergies renouvelables. Donc ceux qui disent qu’il ne faut faire que du nucléaire, je leur demande ce qu’ils diront au contribuable français quand à côté ils auront une énergie trois à quatre fois moins chère à produire ! Il faut sortir des dogmes et regarder les choses de la manière la plus pragmatique possible."
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"On ne peut pas dire qu’une énergie est parfaitement verte quand elle génère des déchets reconnus comme mauvais. Maintenant, ce qui se passe sur la question de la taxonomie européenne, c’est de savoir si on peut considérer qu’une énergie décarbonée peut aider à la lutte contre le changement climatique. La France porte cette position."
Sur les éoliennes : "J’ai demandé une cartographie des endroits où l'on peut en mettre"
Que pense-t-elle des polémiques à répétition sur les éoliennes, notamment la lettre ouverte de Stéphane Bern sur le sujet, qui assure qu'elles ne fonctionnent que "21 % du temps" ? "Les éoliennes fonctionnent à 75 % du temps, mais elles fonctionnent à pleine puissance 25 % du temps. Il n’y a aucune énergie qui fonctionne à 100 % tout le temps, et pour les éoliennes c'est en fonction du vent. Ça poserait un problème si les éoliennes concernaient 100 % de notre production électrique, mais ce n’est pas le cas, on est à 8 %. On veut la faire passer à 15 %, ce qui est largement absorbable avec d’autres énergies renouvelables. Si Stéphane Bern veut protéger notre environnement, il y a d’autres combats plus prioritaires. Il pose un certain nombre de questions qui existent, notamment le sentiment d’encerclement que peuvent avoir certaines populations dans les endroits où il y en a beaucoup, sur le fait qu’il faut plus de concertation avec les habitants et les élus… Moi je suis la première à reconnaître qu’il y a des endroits où ça ne s’est pas passé comme il aurait fallu. C’est pour ça que j’ai demandé aux préfets de faire une circulaire pour faire une cartographie des endroits où l’on peut mettre des éoliennes selon les territoires. Ensuite, les objectifs au niveau national seront déclinés selon les régions."
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La ministre répond également aux critiques sur le fait qu'on finance une industrie majoritairement étrangère avec l'éolien. "Je suis totalement d’accord avec le fait qu’on a raté le coche sur les énergies renouvelables pendant trop d’années, j’aimerais bien que maintenant on ait des vraies filières de renouvelable françaises. Notamment sur l’éolien offshore, il faudrait qu’on ne loupe pas le coche : il y a une usine au Havre, il va aussi y en avoir une à Brest. Il faut qu’on installe partout une filière, parce que j’en ai marre qu’on soit en retard sur ces énergies-là, qui selon l’agence internationale de l’énergie représenteront 90 % de la production d’électricité. On ne peut pas être à la traîne là-dessus."
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"En région parisienne, les ZFE pourraient sauver 6.600 vies par an"
Quid de la question des futures "zones à faible émission" qui suscitent déjà une grogne des automobilistes ? "Si nous mettons en place des zones à faible émission, c’est pour sauver des vies. Aujourd’hui en France on a 40.000 personnes qui meurent par an à cause de la pollution de l’air, dont on sait que l'immense majorité sont liés aux oxydes d’azote émis par la circulation automobile. On ne fait pas ça pour s’amuser, on a des projections qui montrent qu’en région parisienne on pourrait sauver 6.600 vies par an. Nous sommes très en retard, les autres pays européens le font, en Allemagne ou en Italie il y a plus d’une centaine de ZFE. En France on n’en a que deux !"
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"Nous avons fait en sorte que tous ceux qui ont des véhicules anciens, entre 15 et 25 ans, aient des aides pour pouvoir changer de véhicule. Elles peuvent aller jusqu’à 12.000 euros pour acheter une voiture électrique ou de petit calibre motorisé. On est sur une augmentation jusqu’à 14.000 euros dans les ZFE, et jusqu’à 19.000 euros dans la métropole du Grand Paris. Il faut accompagner tout le monde, et il y a plein de solutions : ce qu’il faut, c’est que les personnes puissent bouger, on ne veut laisser personne sur le bord du chemin."
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