Martin Hirsch (AP-HP) : “Ne croyez pas ceux qui disent que le virus a changé et qu’il est gentil”

Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dans les studios de France Inter, le 25 août 2020.
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Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dans les studios de France Inter, le 25 août 2020. ©Radio France - France Inter
Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dans les studios de France Inter, le 25 août 2020. ©Radio France - France Inter
Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, dans les studios de France Inter, le 25 août 2020. ©Radio France - France Inter
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Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, auteur de "L’énigme du nénuphar : face au virus" (Stock), est l'invité du Grand entretien de France Inter.

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"Ce livre n’est pas celui qui dit que j’ai eu raison et que les autres sont des couillons", insiste Martin Hirsch. Invité de France Inter, mardi, pour son livre "L'Enigme du nénuphar" (Stock), dans lequel il fait le récit de la crise sanitaire du coronavirus de son point de vue de patron de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, il assure que, face à la Covid, "personne n’a eu la clairvoyance absolue", "que chacun s'est adapté avec des choses qu’il faut corriger à la rentrée par rapport à ce que l’on a vu au printemps"

"Il me semblait utile de donner le point de vue de ce que l’on a vécu dans les hôpitaux. J’ai par exemple entendu qu’on remettait en cause les évacuations sanitaires, considérant qu'elles étaient des opérations 'paillette'. J’ai voulu qu’on sache dans quelles conditions et pourquoi on l’avait fait. Car tout ce travail n’est pas une improvisation. Quand j’entend dire, aussi, qu’on aurait trié les patients, il m’a semblé utile de donner les éléments aux gens pour juger sur pièces et pas sur fantasmes."

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Deuxième vague ?

Ne souhaitant pas se faire l'arbitre entre Karine Lacombe, invitée d'Inter lundi, qui parle d'une deuxième vague, et le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, qui n'est pas d'accord sur le terme, Martin Hirsch indique que "la réalité" est que "les indicateurs pour le taux de positivité ou le nombre d’hospitalisation augmentent et doublent tous les 26 jours"

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"Ça augmente, ça double régulièrement dans les hôpitaux. Mais début mars, ça doublait tous les trois jours ; ce temps de doublement est beaucoup plus long que celui qu’on avait à l’acmé de la crise. Notre travail collectif est de faire en sorte que ce doublement ne devienne pas un doublement en 15 jours, une semaine, trois jours." Et notamment avec "les retours de vacances, au travail". Martin Hirsch insiste ainsi que l'importance du respect des gestes barrières et la rapidité des tests, dépistages et l'isolement des potentiels contaminants.  

"Ne croyez pas ceux qui disent que le virus a changé, qu’il est gentil et se balade chez les jeunes", ajoute-t-il.  

Charge anti-Raoult

"Mes blessures individuelles, tout le monde s’en tape et je cherche pas à savoir si je suis blessé ou en colère. En revanche, on a chacun des responsabilités dans les discours qu’on fait passer", poursuit Martin Hirsch. "Je pense que nous avons intérêt à tirer des enseignements, mesurer le fait qu’une parole au micro sur les jeunes, les masques, l'hydroxychloroquine a un impact majeur. Ces paroles contribuent à l’évolution de l’épidémie."

Il insiste, notamment, sans le nommer, sur la parole du professeur marseillais Didier Raoult, très médiatisé et à contre-courant depuis le début de la pandémie. "Il utilise les vieilles ficelles complotistes. 'Tous vendus sauf moi', la pensée par identification, etc. En période de crise, on a envie d’un bouc émissaire, de solutions faciles."

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"Jusqu’à présent, la science était une sorte de rationalité. Quand elle devient elle même irrationnelle et utilise les recettes du populisme (faire semblant de se différencier, faire croire à des recettes miracles, etc.), c’est quelque chose de nouveau. On a vu des dérives individuelles, des prix Nobel dire qu’ils pouvaient soigner le pape avec de la papaye quand ils avaient Parkinson. On a jamais vu, comme ce printemps, une pénétration aussi forte sur les comportements de l’attitude de certains scientifiques."

Sur la parole scientifique dans les médias, Martin Hirsch estime qu'il y a là "une erreur difficile à rectifier".  "Il faut pas censurer - un scientifique peut avoir raison et doit avoir la liberté de parole" ajoute-t-il, jugeant que la solution est peut être d'apporter une parole plus "collégiale".  

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