Mgr Michel Aupetit : "Aucune indemnité ne peut réparer le mal qui a été fait aux victimes"

Mgr Aupetit
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Mgr Aupetit ©AFP - Dominique Boutin / Sputnik / Sputnik via AFP
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Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, est l'invité du Grand entretien de France Inter. Il revient sur les cérémonies religieuses en temps de pandémie, mais aussi sur la façon dont l'Église doit se comporter avec les victimes de violences sexuelles.

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Au lendemain des cérémonies de Pâques, comment s'est déroulé ce week-end pascal ? Pour Mgr Aupetit, les célébrations "se sont déroulées dans la joie, puisque les chrétiens ont pu revenir dans leurs églises. Un moment important pour les prêtres et les fidèles, c’est la messe christmale, où on bénit les huiles. L’an dernier, on n’a pas pu la faire, ou alors avec 30 personnes. Cette fois-ci, on a pu la faire à Saint-Sulpice, avec 613 personnes", explique-t-il. 

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Jeudi, il a célébré la cérémonie du lavement des pieds dans la cathédrale de Notre-Dame, encore en chantier. "C’était un moment de grâce. J’essaie de proposer régulièrement qu’on puisse faire des choses dans la cathédrale. Les gens me demandent souvent, même à l’étranger, comment va Notre-Dame, je leur réponds “Merci, je vais bien”. Ca veut dire que les gens sont très touchés, aujourd’hui encore, par cet incendie". Il explique le propos de cette cérémonie : 

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“J’ai voulu remettre l’Eglise à sa place, c’est-à-dire aux pieds des gens. Notre place à nous, c’est d’être aux pieds des gens”. 

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Selon lui, le rapport à la mort a évolué avec l'arrivée de la pandémie : "Depuis les années 50, on avait un peu occulté la mort. On ne porte plus le deuil. Il y avait autrefois une mise en scène autour de la mort, qui a disparu. On a eu l’impression qu’elle n’existait plus, qu’elle était cachée. Or, là, elle est revenue en force". 

Regarder la mort en face, ça nous permet d’habiter notre vie de manière différente, de vivre vraiment, et pas vivre en surface.

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"On n'a pas perdu tellement d'argent", explique-t-il par ailleurs, malgré la crise. "Les revenus de l’église, c’est essentiellement le Denier de l’Eglise. Non seulement ils n’ont pas diminué, mais ils ont même augmenté de 6%. Les gens ont été généreux, parce qu’il n’y avait plus la quête à la messe. Ca ne compense pas exactement, mais on ne peut pas dire que c’est l’effondrement".

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Pour répondre aux reproches du monde de la Culture sur l'ouverture des églises alors que les théâtres et cinémas, eux, restent fermés, il appelle à ne pas "opposer les uns et les autres". "Le culte est toujours une culture, mais la culture est-elle toujours un culte ? D’un côté il y a quelque chose d’essentiel, de l’autre c’est existentiel. La relation à Dieu, on ne peut pas l’avoir à la Culture", précise-t-il. 

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Sur la question des violences sexuelles dans l'Église, Michel Aupetit explique : "Pour pouvoir réparer quelque chose, il faut déjà reconnaître ses torts. C’est la question à laquelle nous avons réfléchie autour de la responsabilité. Il y a la responsabilité pénale, qui dépend de la justice. Il y a aussi la responsabilité morale, et l’Eglise a une responsabilité morale, envers ceux qu’elle accueille. Et il y a enfin une responsabilité spirituelle : ces gens-là, qui ont été blessés, peuvent s’éloigner de Dieu. Certains auront du mal à refaire confiance, à l’Eglise, ça ce serait normal, mais aussi à Dieu, et ça c’est plus grave"

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Alors que l'Eglise met en place un fonds d'aide aux victimes, Mgr Aupetit explique que celui-ci, même s'il sera abondé par les fidèles, n'est pas le Denier du Culte. Il ajoute que ce fonds a plus une dimension d'aide que d'indemnisation : "Aucune indemnité ne peut réparer le mal qui a été fait. L’indemnité, c’est un acte juridique. Quand il y a un procès, la justice fixe une indemnité. Nous, ce n’est pas dans cet esprit là. Il y a des gens qui ont été abîmés, blessés, il y a longtemps. Il n’y a plus aucun moyen de faire quoi que ce soit, soit parce qu’il y a prescription, soit parce que le prêtre est mort. Ce qu’on propose, c’est un accompagnement financier aux gens qui auraient besoin d’être aidés, d’avoir un soutien psychiatrique."

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Sur le droit à mourir dans la dignité, Mgr Aupetit trouve "paradoxal qu’il y ait cette attaque sur le fait de donner la mort au moment où la mort nous encercle, où elle est partout. On devrait plutôt se battre pour la vie. La question, c’est quel est notre rôle ? Se donner la mort, c’est une liberté. Faire introduire la société là-dedans, ça me paraît très grave". Il affirme qu'en Belgique, "on est passés aux enfants, aux personnes qui ont un déficit mental. Quelqu’un m’a écrit en Belgique pour me dire que des gens ont amené un enfant autiste se faire euthanasier".

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Enfin, Mgr Michel Aupetit s'est défendu d'une crise de gouvernance au sein du Diocèse de Paris : "Beaucoup de vicaires généraux ont démissionné et demandé à repartir sur le terrain. Je ne crois pas qu’il y ait de problèmes de gouvernance, ou alors qu’on me le démontre".

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