Olivier Véran sur le coronavirus : "La France est prête car nous avons un système de santé extrêmement solide"

Olivier Véran
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Olivier Véran ©AFP - Geoffroy Van der Hasselt
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Coronavirus, départ d’Agnès Buzyn, crise à l’hôpital, réforme des retraites... Olivier Véran, tout nouveau Ministre des Solidarités et de la Santé, est l'invité du grand entretien de Nicolas Demorand et Alexandra Bensaid.

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Mais qui est Olivier Véran, propulsé ministre de la Santé en quelques jours après le départ précipité d’Agnès Buzyn pour la campagne parisienne ? "39 ans, Grenoblois", "aide-soignant de nuit en EHPAD pour payer ses études", et jusqu’ici "neurologue au CHU de Grenoble" puisqu’il a cessé ses fonctions pour rejoindre le gouvernement. Sa prédécesseure Agnès Buzyn "a été une très grande ministre de la Santé", selon lui.

Est-il la bonne personne pour le job ? "Je suis prêt à être ministre de la Santé", assure-t-il,  expliquant notamment qu’il a été "rapporteur d’au moins six ou sept lois sur la question"

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Sur le coronavirus, le ministre veut rassurer

C’est le principal sujet dont il a parlé avec Agnès Buzyn avant de prendre sa place. Et pour lui, "la France est prête", il n’a même "pas besoin de le vérifier, parce que nous avons un système de santé extrêmement solide". À Bichat, il a pu "constater l’excellence des dispositifs de prise en charge extrêmement rapide. On dit souvent que l’hôpital est une grande administration très lourde à piloter : vous seriez étonnés de voir à quel vitesse il peut s’adapter."

Le risque pandémique est toutefois "à la fois une hypothèse de travail et un risque crédible : il faut nous préparer à toute éventualité". "Aujourd’hui il n‘y a plus que quatre patients qui sont hospitalisés en France, sur les douze au total. Nous avons deux ressortissants français atteints sur un bateau au Japon, qui n’ont pas demandé de rapatriement. La France et l’Europe arrivent à maîtriser, par des mesures sanitaires drastiques, l’entrée du virus sur le territoire." Olivier Véran assure également qu’il sera "transparent en la matière" : "Vouloir cacher un nouveau cas serait illusoire, s’il y en avait un je vous le dirais."

Crise à l’hôpital : "10 milliards d’euros, c’est un investissement important"

"Le problème hospitalier je le connais, je ne le nie pas", explique le neurologue. "Le service public hospitalier est un joyau pour notre pays. On est rentrés il y a une dizaine d’années dans une logique médico-économique" qu’il dit vouloir changer. "La question des moyens est évidente, comme la question de la valorisation des professions du soin."

Quant à la consultation qu’il souhaite lancer auprès des hospitaliers, il jure qu’il ne s’agit pas de "gagner du temps". "Je veux avoir rapidement cette consultation du maximum d’acteurs. Ça prendra une poignée de semaines."

Il défend également le plan initié par la ministre précédente. "Le plan hôpital qui a été annoncé est un plan ambitieux. Je suis rapporteur du budget de la Sécu depuis suffisamment d’années pour vous dire que 10 milliards d’euros, c’est un investissement important." Quitte à se fâcher avec le ministre du Budget ? "Je travaille avec le ministre du Budget Gérald Darmanin, nous travaillons ensemble. N’imaginez pas une seconde que parce que vous passez la porte de Bercy, l’hôpital français ne compte plus : c’est faux."

Sur la réforme des retraites, il souhaite que "le débat au Parlement fasse progresser le texte"

"Le système actuel, avant réforme, est tellement complexe que j’ai coutume de dire : si vous avez compris le système de retraites, c’est qu’on vous l’a mal expliqué", plaisante le ministre. "C’est un système qui est très loin de l’universalité, et qui est très compliqué." Sa réforme suscite pourtant une forte opposition. "Qu’une réforme des retraites soulève des questions, des inquiétudes, des angoisses, c’est pas nouveau."

Pour lui, le débat au Parlement doit permettre de faire "sortir un certain nombre de progrès sur ce texte", et il dénonce "une volonté d’obstruction parlementaire de la part d’une partie de députés. Alors qu’on pourrait avoir un débat de qualité, il y a une bataille pour nous empêcher de parler : ça ne me parait pas sain. Maintenant, ils sont habilités à le faire, et nous sommes habilités à utiliser tous les moyens pour adopter ce texte." Jusqu'à utiliser le fameux 49.3 ? "Ce n’est pas l’option que nous souhaitons envisager. Nous verrons dans quelques jours à quelle vitesse nous arrivons à avancer, et surtout si le débat permet d’éclairer les Français, ou s’il est noyé."

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