

Philippe Aghion, économiste, professeur au Collège de France, est l'invité du Grand entretien de France Inter.
- Philippe Aghion Economiste, Professeur au Collège de France.
Philippe Aghion estime que cette crise peut être une chance de changer certaines choses. “Aux États-Unis, l’épidémie a montré les limites du système social américain : il y a plus de 500.000 morts du Covid, beaucoup de gens qui ont perdu leur emploi… Et quand on perd son emploi aux États-Unis, on perd la couverture santé et on rentre en pauvreté. Ça met le pays devant le défi de refonder son modèle social. Chez nous, ça a révélé deux choses : le drame de la désindustrialisation (on a vu que sur tous les produits anti-Covid, on avait perdu du terrain, et on s’est rendu compte que c’était dans tous les secteurs industriels, sauf nucléaire et aéronautique), et le drame de l’innovation en France (parce qu’on n’a pas été capables de produire un vaccin). SI ça peut amener la France à repenser sa politique industrielle et sa politique d’innovation, et les États-Unis à repenser leur modèle social, alors oui la crise du Covid aura été utile.”
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Est-ce que ça va changer nos comportements ? “Oui, moi par exemple je vais beaucoup moins prendre l’avion et beaucoup plus recourir aux réunions en visio-conférence”, assure-t-il. “On va faire des consultations médicales à distance, beaucoup plus de télétravail… Ce sera peut-être positif par l’impact que ça a sur l’environnement. Peut-être qu’un bon mélange de télétravail et d’interaction avec les collègues peut aussi être une bonne chose… Ça donne une certaine liberté, tout dépend comment c’est organisé. Et la réindustrialisation, ça va pas être de ramener des activités de Chine en France, ce sont de nouvelles activités qui vont se développer. Il faut créer toutes les possibilités pour que ces activités se développent.”
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“Relancer par la consommation, ce ne sera pas possible”, estime l’économiste. “Car il y a eu un soutien aux ménages et un soutien aux entreprises. Résultat : l’épargne a surtout été accumulée par les ménages aisés. Mais la consommation des revenus modestes et moyens est revenue à la normale. Ce n’est donc pas par la consommation que vous allez relancer l’activité ! La croissance viendra essentiellement de la relance de l’activité, en s'assurant que les entreprises embauchent et investissent.”
Quels outils pour relancer l’économie après l’épidémie ? “Je suis favorable à un revenu universel jeunes, sur le mode danois. Au Danemark, les étudiants et les jeunes en-dessous d’un certain niveau touchent 800 euros par mois et doivent travailler 10 heures par semaine. C’est un revenu d’insertion, vous le touchez mais vous devez fournir quelque chose. Il faut penser sérieusement à cette idée en France. On peut aussi penser à l’idée d’une contribution exceptionnelle d’une année sur les revenus : par exemple, dire qu’on fait une imposition sur les revenus élevés. Si on le fait, ce serait ciblé pour financer des programmes particuliers, pas seulement français. On ne transforme pas le système fiscal, on demande une contribution d’une année pour financer des programmes temporaires.”
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Sur la question de la dette, et de son éventuel effacement : “C’est évident que si vous voulez pouvoir vous endetter dans le futur, il faut montrer que vous êtes capables d’être solvables, sinon il n’y a plus de limite… Annuler la dette, c’est qu’un passif de l’État deviendrait un passif de la Banque de France. Ce serait un jeu d’écriture, ça ne changerait rien. On peut rééchelonner, mais la croissance et les réformes structurelles demeurent nécessaires. On ne peut pas d'un coup dire que la dette n'existe plus.”
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