

Régis Aubry, chef du service des soins palliatifs du CHU de Besançon et membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), et Sarah Thomas, gériatre au Grand hôpital de l'est francilien, sont les invités du grand entretien de Nicolas Demorand à 8h20.
- Régis Aubry Président de l'Observatoire national de la fin de vie, chef du service des soins palliatifs au CHU de Besançon
- Sarah Thomas Gériatre
A propos de leur travail d'enquête, dans le cadre d'un rapport sur les enjeux du vieillissement, les deux professionnels racontent : "Nous avions le sentiment d'une zone d'ombre de la réalité de la fin de l'existence de certaines personnes âgées."
Il nous apparaissait important d'interroger les fondements éthiques [du vieillissement].
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Sur l'âgisme, Régis Aubry explique : "Il y avait une forme de ségrégation évidente vis-à-vis de l'âge dans notre société et dans notre système de santé."
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Aux questions posées, les gens répondent quand celui qui les a posées n'est plus là.
Temporalité différente entre soignants et patients
Sarah Thomas, gériatre et co-auteur de ce rapport, explique : "Un vieux ne vit pas dans la même temporalité ; il vit dans l'instant car il ne sait pas si demain va exister. Il y a un décalage de communication entre eux et nous."
Régis Aubry confie que ce rapport est dur car "il faut alerter les pouvoirs publics sur une zone d'ombre de notre société".
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Ce qui les dérange, c'est que dans les Ehpad, il n'y a que des vieux. Regrouper les personnes âgées entre elles, n'est-ce pas une forme de ghettoïsation ?
Pas encore d'alternative à l'Ehpad
Les deux auteurs tiennent aussi à préciser : "On véhicule aussi l'image que la maison de retraite, c'est le mouroir. Mais ce n'est pas qu'un endroit de malheur, il faut être modéré, mais aussi alerter les pouvoirs publics parce que tout le monde ne devrait pas y être."
"Ce rapport n'est pas une critique de l'Ehpad [établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, ndlr], mais du manque d'alternative à l'Ehpad, ou certains font de leur mieux avec les moyens qu'ils n'ont pas", explique Régis Aubry.
"Il y a dans des institutions, tout un pan de la population (...) privé de la liberté d'aller et venir", estime aussi Sarah Thomas, co-auteur de ce rapport.
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A propos des malades d'Alzheimer, Régis Aubry explique la différence de perception éthique de la maladie par d'autres pays, par exemple par ses collègues africains : "Chez vous, me disent-ils, 'vous dites qu'ils ne comprennent pas'. Nous, nous disons que 'nous' ne les comprenons pas."
Aider les aidants
"L'une des raisons qui fait que notre système de santé est cloisonné est que nos dirigeants se sont tourné vers la médecine pour éviter d'avoir à regarder en face notre destinée, vieillir et mourir", estime Régis Aubry. Sarah Thomas complète : "La société ne rejette pas les vieux, c'est vraiment un pouvoir public, pas de société."
Le rôle des aidants est extrêmement difficile, c'est un devoir moral beaucoup plus compliqué, avec le fardeau que ça implique.
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"Ces métiers devraient être revalorisés. Il y a un bassin d'emploi énorme, à condition que ces professionnels soit reconnus, suivis", complète Régis Aubry.
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