La fondatrice de TERR(o)RISC, société de conseil en intelligence stratégique, est l'invitée du 5/7.
Un nouveau palier dans l'horreur a-t-il été franchi hier à Manchester ?
Anne Giudicelli : "En Europe peut-être, mais en Irak et en Syrie c'est habituel. Là-bas, on fait porter des explosifs aux enfants. C'est un classique des fronts de guerre. Le choix de la cible a été motivé par la concentration de monde, et le fait que ce soit des enfants, c'est le parallèle avec les enfants qui sont tués par les bombes occidentales. C'était déjà énoncé clairement par le commando du Bataclan."
La politique sécuritaire est-elle remise en cause ?
Anne Giudicelli : "Le travail de détection des futurs terroristes est de plus en plus complexe. Donc il est très difficile de repérer les gens qui pourraient passer à l'action. Les Britanniques sont restés douze ans sans attaque d'ampleur. Cela atteste d'une capacité d'adaptation des renseignements britanniques. Cela va générer une nouvelle adaptation dans les dispositifs de sécurisation. A chaque attentat, une nouvelle étape est prise en compte. La clé d'une bonne stratégie, c'est la capacité d'anticipation. Malheureusement, aujourd'hui, c'est la menace qui a un coup d'avance. L'Europe doit se montrer plus efficace sur le partage et le traitement des infos."
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