“La commission que je préside est parisienne, le moment était venu d’aller à la rencontre des victimes”, explique Jean-Marc Sauvé, président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église et invité d'Inter dimanche, qui va entamer un tour de France pour recueillir la parole de victimes déclarées.
Tandis que s’ouvre jeudi le procès en appel du cardinal Barbarin, condamné à six mois de prison avec sursis en première instance, pour non dénonciation d’actes pédophiles par un prêtre de son diocèse, le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église, Jean-Marc Sauvé, va entamer un tour de France, dès vendredi à Lille, pour recueillir la parole des victimes déclarées en régions.
“Il y a une très forte indexation des témoignages que l’on reçoit sur l’actualité. Quand il y a des événement qui permettent de revenir sur le sujet, nous constatons une augmentation des appels”, explique-t-il, jugeant qu’à l’occasion du procès en appel du cardinal Barbarin, le nombre d’appels pourrait fortement augmenter au numéro de téléphone mis en place par la commission.
“L’Église a donné un mandat très large, qui consiste à faire la lumière sur ce qu’il s’est passé depuis 70 ans en matière d’abus sexuels”
Jusqu’alors, “la commission que je préside était très parisienne”, explique par ailleurs Jean-Marc Sauvé. “Le moment était venu d’aller à la rencontre des victimes dans les capitales régionales, Lille, Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon. Il est important d’aller au devant des victimes, d’aller à leur écoute de leur montrer que nous sommes là pour elles”, ajoute-t-il pour expliquer le principe de ce tour de France.
Si la commission qu’il préside est financée à 100 % par l’Église, il précise qu’aucun “plafond préalable, sans contrainte financière” n’a été imposé et estime qu’elle a fait “la preuve de son impartialité”. “L’Église a donné un mandat très large, qui consiste à faire la lumière sur ce qu’il s’est passé depuis 70 ans en matière d’abus sexuels, d’évaluer les mesures prises depuis les années 2000 et de faire des recommandations. Nous prenons en considération les atteintes sexuelles, les agressions sexuelles, commises avec ou sans violences, toutes les catégories du code pénal. Un rapport sera fait à l’église catholique, qui sera rendu public immédiatement. Conclusion, début 2021”.
Comment contacter la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église
- Par téléphone : 01 80 52 33 55, numéro ouvert 7 jours sur 7, de 9h à 21h
- Par e-mail : victimes@ciase.fr
- Par courrier : Service CIASE – BP 30132 – 75525 Paris cedex 11
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