Antoine Pelissolo : "Nous vivons un stress chronique"

Le Professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil.
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Le Professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. ©AFP - DRFP / Leemage
Le Professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. ©AFP - DRFP / Leemage
Le Professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil. ©AFP - DRFP / Leemage
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Entretien avec le professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Henri-Mondor à Créteil.

Antoine Pelissolo : "Désormais, nous vivons un stress chronique, et l'attentat [Rue Appert] vient provoquer une reviviscence du passé. Le propre de ces blessures c'est qu'elles sont colmatées, et dans notre imaginaire à tous, on a cette trace d’hyper vigilance et on sait que ce danger est latent." 

"La dépression et les troubles anxieux ne sont pas une tare dont il faut avoir honte, c'est souvent stigmatisé donc il faut en parler, ça peut toucher tout le monde".

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Les personnels soignants ont tenus avec une énergie impressionnante, certains ont craqué, mais plutôt après, et "on n'a pas pu aider tout le monde. Nos personnels n'ont pas pu débriefer tous ceux qui étaient au front lors de la première vague" dit Antoine Pelissolo.

Il y a des troubles à retardements dans les cas de stress post-traumatiques, cela arrive quand on a réussi à colmater ses blessures et qu'un événement vient les réactiver. 

Le confinement :"On voit clairement des marqueurs de niveaux d'anxiété et de dépression en hausse, notamment chez les étudiants. Les choses vont encore évoluer". 

Le télétravail : "O_n voit des gens qui craquent même si ça peut aider les gens qui sont par nature un peu solitaires. La notion de regard, de contact humain, c'est essentiel, là on a une expérience qui montre bien que c'est important. Il y a cette question de la distance et de la menace du virus. Dans une société prise de paranoïa, avec des injonctions pas forcément claires - en tout cas changeantes, il faut travailler au lien social et à un attachement social". _

160  postes de psychologues en plus à l'issu de Ségur de la Santé : "ça fait moins de deux par départements. C'est un investissement relativement modeste". 

"La santé mentale est une question politique qui est mal prise en compte"

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