Philippe Poutou : Emmanuel Macron "n'est pas le premier à utiliser des slogans des autres pour faire illusion"

Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste
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Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste ©AFP - Martin Noda / Hans Lucas
Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste ©AFP - Martin Noda / Hans Lucas
Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste ©AFP - Martin Noda / Hans Lucas
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Le candidat à la présidentielle pour le Nouveau Parti Anticapitaliste est l'invité d'Éric Delvaux et Carine Bécard.

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  • Philippe Poutou Homme politique - Candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste à l'élection présidentielle 2017

C'est une phrase qui n'est pas passée inaperçu, prononcée samedi par Emmanuel Macron lors de son grand meeting de la campagne présidentielle : "Nos vies, leurs vies, valent plus que tous les profits". Une formule chère à l'extrême gauche, puisqu'il s'agit du slogan des campagnes présidentielle de la LCR en 2002 et du NPA en 2022. Pour le candidat du parti, Philippe Poutou, il s'agit d'une récupération qui n'a rien de surprenante : "Si on avait su, on l'aurait fait breveter, ça nous aurait rapporté des sous."

Il poursuit : "C'est tout le culot de Macron et de sa bande qui sont habitués à ça, à faire comme si de rien n'était ou même à se montrer à l'opposé de ce qu'ils sont en réalité. (...) Ce n'est pas le premier à utiliser des slogans des autres pour essayer un peu de faire illusion. En pleine affaire McKinsey, c'est vrai qu'il y a aussi une manière de sortir un peu du scandale et de dénoncer ce qui se passe dans les Ehpad alors que l'enquête qui a été faite n'est pas complètement rendue publique."

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Faire fonctionner l'économie différemment

Le candidat anticapitaliste juge que l'aide de 15 centimes d'euros sur les prix de l'essence n'est pas suffisante : "C'est du pipeau. 15 centimes aujourd'hui, quand on est en dessous du seuil de pauvreté, quand on a des revenus à 700 ou 800 euros, on ne peut pas le sentir passer. Mais même le SMIC qui va prendre 2,5% le 1er mai, on le sentira pas passer. C'est 30 euros de plus dans une situation de pauvreté de plus en plus importante. Plutôt que de perdre son temps à chaque fois à se dira 'ah tiens, on va avoir 15 centimes de moins. Oh tiens, ça va augmenter un petit peu', nous ce qu'on voudrait discuter, c'est qu'il y a un système qui organise la pauvreté, qui la fabrique. Plutôt que de discuter du 15 centimes, on devrait discuter des milliardaires qui ont pris 236 milliards d'euros pendant la crise sanitaire. Et c'est bizarre qu'on discute pas de ça. C'est bizarre qu'on fuit ces sujets là."

"La question de l'évasion fiscale : on sait tous, parce que ce sont des estimations sérieuses de la part des organisations syndicales comme Solidaires Finances, que c'est 80 milliards de manque à gagner pour l'Etat français. Les profits : 160 milliards d'euros de profits pour le CAC 40, c'est le record depuis 2007 pour qu'on ne parle pas de ça. ça nous permettrait de voir qu'il y a un système qui fonctionne très mal du point de vue de l'intérêt général. Tout ce qu'on dit, c'est d'essayer de voir comment l'économie peut fonctionner différemment. Et ça pose le problème de la récupération de cet argent qui est détourné et volé par une poignée. Et Macron est un des organisateurs de ce vol en bande organisée. Macron, qui aujourd'hui fait fait le malin en reprenant les slogans de la LCR ou celui de notre campagne, alors qu'aujourd'hui il est responsable aussi de la situation dans les Ehpad, en couvrant Orpéa, en couvrant ces grosses sociétés privées qui se font du bénéfice sur le dos de personnes âgées."

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