

Le philosophe André Comte-Sponville était l'invité de la matinale pour son livre "La clé des champs et autres impromptus" (PUF). Il est revenu sur son engagement pour la légalisation de l'euthanasie.
Prendre la clé des champs, pour Montaigne, c'est prendre le droit de s'en aller comme le rappelle André Comte-Sponville. Autrement dit, pour Montaigne, comme pour lui, le droit de mourir volontairement fait partie des droits de l'Homme.
Le gouvernement a chargé une convention citoyenne de plancher sur le thème de la fin de vie. Les conclusions doivent être rendues dans 3 semaines.
Pourquoi faudrait-il une loi pour aider à mourir ?
Le suicide n'est pas interdit en France mais l'assistance au suicide l'est. Pourquoi l'assistance est-elle un délit ? s'interroge alors le philosophe.
Il souligne que la fin de vie en EPHAD ou à l'hôpital qui attend la majeure partie des gens n'est pas compatible avec le suicide. Or parfois, c'est à ce moment-là qu'il est envisagé. Et c'est pourquoi pour lui :
"L'Etat nous prive de notre droit de mourir, qui est la liberté ultime. Et je ne vois pas pourquoi dans une démocratie libérale, on me priverait de cette liberté-là."
Euthanasie ou suicide assisté ?
André Comte Sponville pense qu'il faudra légaliser les deux, et qu'il ne faut pas les confondre.
"Dans le suicide assisté, c'est le patient lui-même qui déclenche son suicide avec une prise médicamenteuse. Et donc c'est lui qui porte la responsabilité de l'acte. Tandis que dans l'euthanasie, c'est le médecin lui-même qui prend la responsabilité."
C'est pourquoi il propose que soit mise en place une clause de conscience pour le médecin dans le cas de l'euthanasie. "La loi devrait stipuler qu'aucun médecin, aucun soignant n'est obligé d'effectuer un acte qui va à l'encontre de ses convictions morales, religieuses."
La suite est à écouter...
L'équipe
- Production
- Production