Philippe Martinez : "On culpabilise les chômeurs alors que le problème, c'est le manque d'emplois"

Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT.
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Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. ©Radio France - *
Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. ©Radio France - *
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La rentrée sociale vue par Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, dans la perspective de la journée de mobilisation syndicale prévue mardi prochain.

Mardi 5 octobre, jour de mobilisation nationale pour la défense des salaires, de l'emploi, des conditions de travail et d'étude, à l'appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires et l’Unef_._ L'actualité offre à Philippe Martinez, le Secrétaire général de la CGT, l'occasion de multiplier les raisons de manifester A commencer par les changements arrivés ce vendredi 1er octobre.

Ramener la TVA à 5,5%

Pour limiter l'impact de la hausse des tarifs réglementés du gaz appliqués par Engie, Jean Castex a annoncé la mise en place prochaine d'un bouclier tarifaire, à partir du 1er novembre. Ajouté à cela, la hausse des tarifs réglementés de l'électricité sera également limitée à 4% en 2022, grâce à une diminution d'une taxe sur les électrons. "Ça arrive un peu tard", dit Philippe Martinez. 

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"Le gaz a déjà augmenté de 60% depuis le début de l'année. Et puis, ça va s'appliquer après la hausse qui intervient (+12,6% le 1er octobre). Donc, ça pèse de nouveau sur le pouvoir d'achat des citoyens." 

Selon le leader de la CGT, il y a d'autres mesures à prendre. Comme l'ancien ministre et candidat à la présidentielle, Arnaud Montebourg, il se positionne en faveur d'une diminution de la TVA : "Puisque l'énergie est un produit de première nécessité, on aurait pu ramener la TVA à 5,5%, comme les autres produits de première nécessité." Il ajoute : "Si vous regardez bien, tout le monde ne perd pas du pouvoir d'achat et d'argent avec cette hausse. Engie, qui est le principal opérateur de gaz, a dégagé 2,3 milliards de bénéfices sur les six premiers mois de l'année. Son chiffre d'affaires a augmenté de 14%."

La réforme de l'assurance chômage jugée "indécente"

Ce vendredi, le premier volet de la réforme de l'Assurance chômage est entré en vigueur. Une réforme qui durcit les conditions d'indemnisation. Philippe Martinez y voit une réforme indécente dans le contexte actuel : "Elle est dans une logique qui consiste à culpabiliser ceux qui n'ont pas d'emploi. Je ne connais personne qui est au chômage par plaisir. On culpabilise les chômeurs alors que le problème, c'est le manque d'emplois. On inverse les choses. Il y a 3 millions de chômeurs qui ne touchent à rien. Ils sont inscrits à Pôle emploi, ils ne touchent aucune indemnité et on nous dit qu'en baissant les indemnités, ça va favoriser le retour à l'emploi. Ces 3 millions de personnes qui touchent 0, on aurait dû régler leur problème."

"La question qui pourra être posée, c'est pourquoi, alors qu'on parle de dialogue social, alors qu'on parle de meilleure écoute, quand tous les syndicats dans ce pays -c'est rare- sont d'accord pour dire que cette réforme n'est pas bonne, il est où dialogue ?"

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