Jérôme Fourquet : "Depuis le Covid, une partie des Français est moins motivée dans tout ce qu'elle fait"

Jérôme Fourquet, politologue, directeur du département "opinion et stratégies d’entreprise" de l'institut de sondages IFOP
vidéo
Jérôme Fourquet, politologue, directeur du département "opinion et stratégies d’entreprise" de l'institut de sondages IFOP ©Maxppp - Daniel FOURAY
Jérôme Fourquet, politologue, directeur du département "opinion et stratégies d’entreprise" de l'institut de sondages IFOP ©Maxppp - Daniel FOURAY
Jérôme Fourquet, politologue, directeur du département "opinion et stratégies d’entreprise" de l'institut de sondages IFOP ©Maxppp - Daniel FOURAY
Publicité

Jérôme Fourquet, directeur du département "Opinion publique et stratégie d'entreprise" à l'Ifop, est l'invité du Grand Entretien. Il revient sur une "grosse fatigue et épidémie de flemme" qui touche certains français depuis la crise du coronavirus.

Deux ans après le début de l'épidémie de coronavirus, les Français sont actuellement dans une "grosse fatigue et épidémie de flemme", c'est le titre d'une étude de la Fondation Jean Jaurès, en partenariat avec l'Ifop. Parmi les chiffres de l'étude, celui-ci : entre 30 et 40% de Français sont moins motivés qu'auparavant. Qu'ont-ils moins envie de faire ? "Un peu tout", résume Jérôme Fourquet, directeur du département "Opinion publique et stratégie d'entreprise" à l'Institut français d'opinion publique.

"L'appel du canapé se fait ressentir"

Au quotidien, 30 % des personnes qui ont participé à l'étude se déclarent "moins motivées dans tout ce qu'elles font, qu'il s'agisse d'activité physique, de travail, de sortir", précise Jérôme Fourquet. "On en a 45 % qui précisent qu'ils traînent davantage les pieds qu'avant pour sortir le soir ou le week-end, et que l'appel du canapé se fait ressentir." L'étude note également une fatigue psychologique assez importante, ressentie par un peu plus d'un tiers des Français interrogés.

Publicité

L'hypothèse de la Fondation Jean Jaurès et de l'Ifop, c'est que "le Covid-19 a accéléré un état de fait qui était soit en gestation soit déjà présent, et qui a été amplifié par la crise Covid", explique le politologue spécialisé dans l'étude des sondages d'opinion. Il précise également que bien que la majorité de la population ne soit pas concernée par ce sentiment, il s'agit "d'une minorité significative qui pèse beaucoup sur le fonctionnement de la société et sa dynamique collective".

Développement d'une "économie de la flemme"

Les personnes concernées sont-elles en déprime collective ou parle-t-on de dépression ? "Il y a différents stades, mais pour la première fois cette année, au chapitre des arrêts de travail, il y en a eu plus pour question psychologique - coup de mou, dépression burn-out - que les fameux troubles musculo–squelettiques, par exemple", note Jérôme Fourquet. Avec, également, des moments de fatigue et de flemme plus légers, comme ne pas avoir envie de sortir.

Selon le politologue, "on a vu se développer ce qu'on appelle une économie de la flemme. C'est-à-dire qu'on a des acteurs économiques qui ont bien perçu cette tendance sociétale et qui ont développé des offres qui permettent de conforter le cocon". Comme par exemple, la livraison de repas à domicile ou les plateformes de cinéma à la maison.