Logement : des vœux de bonne santé énergétique

Les étiquettes énergétiques de A à G permettent de classer les logements selon leur consommation d'énergie.
Les étiquettes énergétiques de A à G permettent de classer les logements selon leur consommation d'énergie. ©Getty - Philippe Turpin
Les étiquettes énergétiques de A à G permettent de classer les logements selon leur consommation d'énergie. ©Getty - Philippe Turpin
Les étiquettes énergétiques de A à G permettent de classer les logements selon leur consommation d'énergie. ©Getty - Philippe Turpin
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Entre les factures, le DPE, l’audit énergétique, le carnet d'information…le logement va connaître en cette année 2023 de profonds bouleversements. Concrètement, qu’est-ce qui change ?

Côté factures, avant la rénovation énergétique, il y déjà l’énergie. Qu’il faut rationnaliser. Les coûts de l’énergie sont de plus en plus chers pour les appartements, les maisons, les bureaux, les locaux d’activités…Cela veut dire faire de plus en plus attention à la façon dont on utilise l’électricité, le gaz, les modes de déplacements…ce qui veut dire savoir pour les biens immobiliers : quelle chaudière ? quel système de chauffage ? quelle isolation ? Ne plus penser le bien uniquement en terme d’usage et d’emplacement mais bien avoir en tête la consommation d’énergie et l’empreinte carbone du logement.

Alors, quelle nouvelle réforme pour les logements les plus énergivores entre en vigueur dès ce mois de janvier ?

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S’il n’y pas de travaux, les logements classés G sur le DPE ( Diagnostic de performance énergétique) seront interdits à la location au moment du changement de locataire. Ca ne concerne pas tous les logements classés G mais les G +,  ceux qui consomment plus de 450 kWh par m² et par an, c'est-à-dire les pires passoires thermiques. Yannick Ainouche, président de la Chambre des diagnostiqueurs de la FNAIM :

« Le côté positif de cette réforme, c’est que le locataire va pouvoir bénéficier d’économie d’énergie substantielle. Il faut aussi regarder les deux côtés de la balance. Il y a des passoires énergétiques qui vont subir des travaux de rénovation et des locataires qui vont bénéficier de ces économies d’énergie. Mais par capillarité, le pays aussi va consommer moins. Je rappelle que le logement ou le bâtiment en général consomme 40 % de l’énergie du pays et donc il est maintenant fondamental que nos appartements et nos maisons consomment moins. »

Comment savoir si le logement est énergivore quand on est propriétaire ?

Le propriétaire le sait via le DPE qui est réalisé par un diagnostiqueur qualifié. Le diagnostic est obligatoire au changement de locataire. A partir du 1er avril 2023, il y aura l’obligation de réaliser un audit énergétique pour ceux qui vendent leurs biens. L’idée, c’est de comprendre quels travaux sont nécessaires. Pour passer le bien de la lettre G à E par exemple, ou de G à D.

Et les copropriétés sont aussi concernées ?

Il faudra s’aligner que le calendrier soit respecté ou assoupli…il y a des intérêts, des réticences, des habitudes à changer. Mais la transformation des copropriétés, c’est un peu le sens de l’histoire. Yannick Ainouche :

« Il faut absolument que les copropriétés se réunissent avec leurs syndics et réfléchissent à un plan pluriannuel de travaux parce que de toutes les façons, que ce soit de manière contrainte ou pas, il va falloir que l'on économise de l’énergie et que nos immeubles soient moins énergivores. »

Comment avoir confiance dans le DPE et quels sont les conseils ?

Le nouveau DPE est en application depuis un an. Après des ratés au niveau du logiciel de calcul et des résultats contrastés, il s’affine. 50 000 DPE sont réalisés chaque semaine, il y a 10 000 diagnostiqueurs, il faut faire appel à ceux qui sont certifiés. S’appuyer en terme d’accompagnement sur des spécialistes comme la CDI Fnaim, Hellio, Heero, Exim. Et puis, il y a une série d’aides financières comme Ma Prime rénov, l’ éco PTZ, le déficit foncier qui a été doublé sur les travaux de rénovation énergétique…il y aura des enveloppes de travaux à meilleur coût et plus facilement.

Et puis l’autre nouveauté, c’est un carnet de santé du logement qui sera progressivement déployé cette année…

Le carnet d'information du logement contiendra le DPE, tous les diagnostics et les systèmes de chauffage, les changements de fenêtres, l’isolation des murs etc comme un carnet d’entretien. Pour avoir de la traçabilité.

Le but, c’est que dans une dizaine d’années, une majorité de logements bénéficie de ce carnet de santé qui assurera de la transparence et de la clarté dans l’information du logement. L’objectif a 30 ans c’est le bâtiment passif, la maison passive qui ne coûte pas d’énergie. Un profond bouleversement est devant nous. C’est aussi l’idée de réinventer la façon dont on utilise nos espaces de vies…