Coup de projecteur sur "Toit à Moi" qui vient de remporter un prix de la ville solidaire et durable, dans la catégorie "ville hospitalière", décerné par l’Essec. Une asso qui prouve qu’il est possible de mêler immobilier et solidarité.
"Toit à moi", c’est son nom. Toit s’écrit comme le toit d’une maison. Sa particularité : c’est une association qui achète des appartements pour les personnes sans-abri. Elle a été fondée il y a plusieurs années par Denis Castin, (ancien ingénieur et conseiller en création d’entreprise) qui depuis tout jeune, vivait très mal le fait que des personnes soient dehors et n’aient pas de quoi se loger. Il donnait des pièces à des SDF mais ce n’était pas suffisant. Il a eu envie de passer de l’indignation à l’action. Avec une idée en tête : et si des particuliers se regroupaient, donnaient ensemble – même des petites sommes - ils pourraient peut-être aider des gens dont la vie a basculé à se relever, à rebondir.
Et ce rêve, ce projet est devenu réalité…
Il a fallu du temps… près de 2 ans pour le concrétiser mais le premier appartement a été acheté à Nantes. Aujourd’hui, "Toit à moi" est présent dans plusieurs villes de France (Nantes, Toulouse, Lille, Dijon, Clermont-Ferrand, Bordeaux, ou encore à Cergy-Pontoise en région parisienne…).
L’achat d’appartement, est-ce la seule action, la finalité de cette association ?
" Toit à moi" ne fait pas qu’acheter des appartements pour des personnes sans-abri. Elle les accompagne avec des travailleurs sociaux pour les aider à construire un nouveau projet de vie. Elle crée des liens avec des bénévoles. Il y a des partages de repas, des activités…Il y a donc du suivi mais ce n’est pas un centre de soin.
Quel est le modèle économique ?
Le modèle économique de "Toit à moi" c’est d’abord le logement qui est financé par des donateurs particuliers qu’on appelle des parrains et marraines. Ils font un petit don mensuel de 20 euros en moyenne par mois. Ca peut être plus. C’est un financement participatif.
Et puis après, il y a l’accompagnement, il est financé par des entreprises et des entrepreneurs qui font du mécénat. Denis Castin, fondateur de « Toit à moi » :
Toit à moi est une goutte d’eau dans un océan d’exclusion sociale. En tant que fondateur de Toit à moi, je suis toujours autant indigné qu’au début. Par contre, j’ai les années qui me permettent de voir que le modèle que l’on a développé, il marche, il fonctionne sur le plan économique. On arrive à rembourser nos achats d’appartements. Et sur le plan social, c’est-à-dire que l’on ne fait pas que loger des personnes, on les loge et on les accompagne vers ce changement de vie auquel on croit.
Il y a quelques jours "Toit à Moi" a remporté le Grand Prix Essec de la ville solidaire et de l’immobilier responsable dans la catégorie "Ville Hospitalière". Une mise en lumière qui trouve tout son sens avec les valeurs de partage. Denis Castin :
Ce prix pour moi il a un sens car dans sa dénomination "Grand Prix de la ville solidaire et durable, catégorie ville hospitalière". C’est exactement ça que l'on cherche à mettre en œuvre. Les villes doivent être hospitalières. Je crois qu’aujourd’hui, on n’a pas le choix. Nous tous, nous avons un grand intérêt et pour les personnes que l’on aide d’abord, d’arrêter de se voiler la face et être sincèrement et réellement solidaires. Ne pas laisser les gens au bord du chemin, même les plus fragiles.
Voilà pour ce projet citoyen qui fonctionne grâce à des donateurs, des bénévoles, des professionnels du lien social, des mécènes…Le mouvement ne demande qu’à se développer. Passer d’une quarantaine de logements dans une dizaine de villes, à des milliers. Et pour ça, il faut une mobilisation des acteurs du logement, des promoteurs, des constructeurs...toutes les énergies positives et les bonnes volontés sont les bienvenues. Créer la ville durable de demain c’est aussi tendre la main.
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