Gaspard Ulliel : "Le cinéma est venu à moi totalement par hasard"

Céline Salette et Gaspard Ulliel sont les invités de la Bande Originale pour présenter Un Peuple et son roi. Dans ce film, Pierre Schoeller, le réalisateur, raconte l'histoire d'un peuple entré en révolution en 1789, et retrace les destin d'hommes, de femmes et de figures historiques.

Olivier Coquard, docteur en histoire et grand spécialiste de la période de la révolution, nous apportera son éclairage. Il a participé à la rédaction du dernier numéro d’Historia, "1789-1793, Histoire d’une Révolution" et son dernier livre Quand le monde a basculé (Nouvelle histoire de la révolution française 1789-1799), est toujours disponible aux éditions Taillandier.

Extrait de l'entretien

Ce jour là, Gaspard Ulliel avait évoqué une certaine forme de lenteur qu'on lui reprochait souvent : "J'étais tombé très jeune sur, je ne pense pas me tromper, un roman de Kundera qui s'appelle La lenteur, où il fait l'éloge de la lenteur. Et il dit que 'les gens qui sont dans l'empressement, c'est parce qu'ils essaient de fuir quelque chose ou d'oublier quelque chose et qu'ils ne sont pas ancrés dans la vie'. Je me suis rattaché à ça pour essayer de justifier cette lenteur qui m'habite depuis un certain temps. Aujourd'hui, j'ai quand même progressé. Je suis beaucoup plus vif, mais c'est vrai que très jeune, j'aimais bien prendre le temps et j'étais dans une certaine forme de lenteur."

Le comédien était là aussi pour défendre le film de Pierre Schoeller : "La force du film c'est justement de trouver ce parfait équilibre entre différents points de vue. Et des grandes figures historiques de la révolution, et des personnages du peuple complètement fictionnel. Par exemple mon personnage a été totalement inventé. Et sans arrêt, Pierre essaye de tramer les différents points de vue. L'individualisme et le collectif. L'Anonyme et l'illustre. C'est ce balancement permanent que je trouve intéressant."

Dans le film le comédien interprète un souffleur de verre : "C'était assez passionnant de suivre une formation auprès d'un verrier. C'est vraiment un métier incroyable. Ce qui me plaisait, c'est que les figures qu'on suit au sein du peuple soient regroupés autour de ce maître verrier. Pour moi, il y a cette idée de la matière en fusion, la silice en fusion. A l'image de cette société qui est encore dans une forme où on peut la façonner, essayer de tendre vers une forme quasi parfaite, comme cette sphère que mon personnage sort à un moment, mais dans une forme qui, quand bien même une fois cristallisé, restera fragile, comme comme la société, comme la démocratie qui est quelque chose qu'il faut sans cesse re-questionner et qui est jamais établi ou pérenne. C'est quelque chose qu'il faut sans cesse reconquérir."

Les "vrais" débuts avec Téchiné

"Le cinéma est venu à moi totalement par hasard. Je me laissais un peu porter par les choses avec ce sentiment d'illégitimité, un peu en me demandant si c'était vraiment fait pour moi et pourquoi est ce que j'avais été choisi. Il y a plein de comédiens qui me disent qu'ils sont quasiment nés avec cette envie, cette nécessité de jouer. A un moment, je me suis posé la question de la légitimité. Aujourd'hui, je sais que c'est un métier qui me correspond parfaitement et j'ai une réelle passion qui s'est développée au fil des années."

En 2003, Téchiné le dirige dans Les égarés : "Ça a été très formateur. C'est la première fois où j'étais face à un metteur en scène qui me dirigeait à ce point. Ça dépassait le cadre du tournage. Il se souciait de savoir ce que je faisais le soir. Il y avait des moments où j'avais plusieurs jours où je ne tournais pas. Il ne voulait pas que je retourne dans ma famille. Il voulait que je reste vraiment dans une immersion totale sur l'expérience du tournage dans le personnage. J'étais dans un hôtel, dans une chambre quasi monacale. J'ai découvert réellement ce que c'était que d'essayer d'incarner un personnage et de s'immerger totalement dans une expérience de tournage."

La Bande originale de Gaspard Ulliel :

En 2003, André Téchiné offre un rôle à Gaspard Ulliel dans Les Egarés , il commence le cinéma et il écoute "Sky Saw" de Brian Eno.

2012, l'année de ses premiers pas au théâtre. Avant de rentrer sur scène, il écoute "L'ouverture de Samson et Dalila" de Camille Saint-Saëns.

La Bande originale de Céline Salette :

• En 2003, Céline Salette entre au Conservatoire et elle écoute "Breathe" de Blu Cantrell
• 2012, l'année du théâtre et "The wolves (act 1&2)" de Bon Iver

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