L'ISF nuit-il à l'économie française ?

L'ISF, un impôt symbolique mais est-il efficace ?
L'ISF, un impôt symbolique mais est-il efficace ? ©Radio France
L'ISF, un impôt symbolique mais est-il efficace ? ©Radio France
L'ISF, un impôt symbolique mais est-il efficace ? ©Radio France
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L'impôt sur les grandes fortunes est devenu un symbole, un marqueur politique entre la gauche et la droite. Il divise la classe politique à chaque élection.

A droite notamment, on affirme que l'ISF, malgré les sommes encaissées, constitue un manque-à-gagner pour le budget national. Est-ce vrai, l'ISF nuit-il à l'économie française ?

Un impôt punitif pour le patronat, ou la droite, il ferait fuir les grandes fortunes à l'étranger. En fait il est assez difficile d'estimer les flux d'exilés fiscaux et donc le manque à gagner. Selon Bercy, 780 contribuables payant l’ISF ont quitté la France en 2014, mais la même année il y a eu 300 retours.

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Difficile aussi de dire si ces grandes fortunes partent pour des raisons fiscales ou pour d'autres raisons, familiales ou professionnelles. Il n’y a pas d'études scientifiques sur ce sujet.

L'ISF nuit-il à l'économie française ?

L’ISF ne frappe que le patrimoine privé, lorsqu’il dépasse 1 million 300.000 euros. Les biens professionnels, donc les entreprises, sont à peu près totalement exonérés. Depuis 2007, la loi Tepa de Nicolas Sarkozy permet d'alléger la facture, par exemple si on investit dans des PME innovantes, cet ISF spécial PME permet de récolter un milliard par an, ça incite de riches épargnants à se transformer en Business Angels et à parier sur de petites entreprises.

Si l’ISF ne rapporte pas grand-chose, autant le supprimer disent certains…

C’est vrai que son rendement est très limité : cinq milliards et demi d'euros, sept fois moins que la taxe foncière. Payé par 340 mille foyers seulement. Un impôt pour millionnaire, pas pour milliardaire disait Dominique Strauss Kahn. Le taux est élevé, mais l'assiette est trouée : les œuvres d'art sont totalement exonérés, les dons au monde caritatif jusqu’à un certain point. Et puis il y a un plafond à ne pas dépasser, l'impôt sur le revenu et l'ISF ne doivent pas dépasser 75% des revenus, niveau jugé confiscatoire.

Ces aménagements, ça ne va pas assez loin Francois Fillon qui veut le supprimer, tandis qu'Emmanuel Macron cible uniquement la rente immobilière. A gauche comme au FN, pas question de toucher à un impôt jugé emblématique.

La position des candidat à la présidentielle sur l'ISF
La position des candidat à la présidentielle sur l'ISF
© AFP - Sabrina BLANCHARD, Aude GENET