Plus que la religion elle-même, ce sont les représentations de l'islam qui semblent poser problème, selon une enquête sur la place de la religion et de la laïcité publiée par Inter
France Inter publie ce mercredi une grande enquête sur la place de la religion et de la laïcité dans l'élection, à 32 jours de la présidentielle. On y apprend que pour 61% des personnes interrogées, la religion musulmane n'est pas compatible avec les valeurs de la République. Plus de 6 Français sur 10 déclarent n'appartenir à aucune religion. Plus que la religion elle-même, ce sont donc les représentations de l'islam qui semblent poser problème.
Ce représentations prenons les une par une. Le port du voile, interdit à l'école, Interdit aussi pour les agents de la fonction publique pour respecter le principe de "stricte neutralité", mais autorisé à l'université. Ce qui est interdit, c'est le voile intégral sur l'espace public. Quant au burkini, ce maillot de bain très couvrant, ce sont les maires qui choisissent de prendre des arrêtés d'interdiction.
Sur les menus de substitution à la cantine, on parle bien de menus de substitution et non pas de repas halal. Ce n'est pas l'institution d'un menu confessionnel, mais la possibilité de respecter des interdits tout comme certains ne mangent pas de gluten.
Et puis les prières de rue que Marine Le Pen avait comparées à une "occupation" en 2010. Elles deviennent illégales à partir du moment où elles constituent une entrave à la liberté de circulation. Des prières de rue qui posent la question des lieux de culte car les pratiquants se retrouvent dans la rue faute de mosquées suffisantes. Il y en a aujourd'hui environ 2.400 en France.
La loi de séparation des Eglises et de l'Etat est ferme sur ce point : pas de subventions publiques pour la construction d'édifices cultuels, ce qui crée une inégalité de fait avec la religion catholique et pousse à aller chercher des financements à l'étranger, plus en Algérie, au Maroc et en Turquie, que dans les pays du Golfe, d'ailleurs.
La République française tente depuis les attentats d'intégrer l'Islam par son institutionnalisation
Avec la fameuse fondation de l'islam de France, lancée en décembre et présidée par Jean-Pierre Chevènement. Son but : mieux faire connaître la religion et la civilisation musulmane avec une véritable formation des Imams, une labélisation.
Pour conclure, sur la compatibilité islamo-républicaine cette phrase de Nathalie Goulet, sénatrice, auteur d'un rapport sur l'organisation et le financement de l'islam en France : "Si les crispations sont plus fortes dans les communautés musulmanes, c'est parce qu'elles ne disposent pas de tous les outils pour exercer leur culte".
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