Le passage de 7 à 5 ans du mandat présidentiel a-t-il dévoyé le rôle du chef suprême, auparavant au-dessus de la mêlée? Son rôle s'est-il confondu avec celui de premier ministre?
Avant l'adoption du quinquennat, les politiques de droite comme de gauche répétaient depuis des décennies que cela pourrait faciliter le fonctionnement de la démocratie et la moderniserait, que sept ans c'était trop long, voire interminable en cas de réélection.
Septembre 2000 : la France adopte le quinquennat par référendum sous l'impulsion du premier ministre socialiste, Lionel Jospin. Le président Chirac, dans un premier temps hostile, y est finalement favorable. Le référendum est adopté à plus de 73%, mais avec une très forte abstention.
Le quinquennat entre en vigueur pour la présidentielle de 2002, mais, en 2001, le Parlement vote l'inversion du calendrier électoral : les législatives se tiennent désormais après la présidentielle, ce qui créé une sorte de majorité présidentielle de cinq ans également à l'Assemblée.
Le président peut être tenté de s'affirmer, comme l'a fait Nicolas Sarkozy, hyper-président qui réduisit la fonction de premier ministre. Il qualifiait d'ailleurs François Fillon, alors chef du gouvernement, de "collaborateur".
Une majorité et un président dont la politique vit quasiment tous les ans au rythme d'une campagne électorale, départementale, régionale, ou municipale : ce sont elles qui finissent par donner le tempo. Jean-Marc Ayrault, par exemple, quitte Matignon au lendemain de municipales perdues en 2014. De nombreux scrutins et encore récemment des primaires qui s'ajoutent : pour de nombreux observateurs, la Ve République est donc à bout de souffle, et les institutions ne fonctionnent pas mieux avec le quinquennat.
Que veulent les candidats ?
Le désir de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon : une VIe République. Sur la durée du mandat présidentiel : Benoit Hamon et Marine Le Pen veulent un retour au septennat, mais sous condition non-renouvelable pour Nicolas Dupont Aignan.
Jean-Luc Mélenchon, lui veut, convoquer une assemblée constituante qui décidera des modalités du mandat. François Fillon veut conserver le quinquennat. Mais il n'en ferait qu'un s'il était élu.
Le seul à ne vouloir rien changer, c'est Emmanuel Macron. Pour lui, ce n'est pas la durée du mandat qu'il faut modifier, mais la pratique du pouvoir.