Moins d'élèves par classe permet-il un meilleur enseignement ?

Apprend-on mieux à 15 élèves qu'à 30 ?
Apprend-on mieux à 15 élèves qu'à 30 ? ©AFP - Xavier LEOTY
Apprend-on mieux à 15 élèves qu'à 30 ? ©AFP - Xavier LEOTY
Apprend-on mieux à 15 élèves qu'à 30 ? ©AFP - Xavier LEOTY
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Est-ce que l'on apprend mieux à 15 élèves qu'à 30 ? La réponse semble évidente, mais à y regarder de plus près, c'est un peu plus compliqué que cela.

Au cours du débat organisé ce lundi soir sur TF1, il sera question évidemment d'éducation. Chacun a des idées dans ce domaine pour améliorer les choses. Et plusieurs candidats s'appuient sur ce postulat : "moins d'élèves par classe permet un meilleur enseignement". Mais est-ce vrai ou s'agit-il d'une idée reçue ?

Les quelques expérimentations et études qui ont été réalisées sur le sujet, montrent que diminuer le nombre d'élèves n'a pas forcément toujours d'intérêt. En fait, réduire la taille des classes serait favorable aux élèves scolarisés dans le premier degré et éventuellement en début de collège, et plus particulièrement auprès des établissements défavorisés, mais n’aurait pas d’effet en lycée général.

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Et pour que cela fonctionne en école primaire, il faut un ensemble de conditions bien précises estime Nathalie Mons présidente du Conseil national d'évaluation du système scolaire : "Il faut tout d'abord baisser tout à significativement la taille des classes, être autour de 10 ou 15 élevés, changer la pédagogie, ne pas enseigner de la même façon. Il faut aussi et que ca s'adresses aux petites classes CP et CE1 et -pour des raisons financières- le réserver aux élevés en difficulté sociale et qui présentent un risque scolaire."

Tout cela sous-entend-il un plus grand nombre d'enseignants ?

Oui, si on compte qu'en moyenne il y a 23 élèves par classe en élémentaire en ce moment. Si on reprend les préconisations d'effectifs de Nathalie Mons : entre 10 et 15 élèves cela veut dire que l'on doit multiplier par deux le nombre de professeurs des écoles et cela ce n'est pas envisageable sérieusement.

Si on restreint au CP et CE1 dans des classes défavorisées, là il faut compter entre 10 000 et 12 000 postes supplémentaires selon certaines estimations.

Mais selon Thomas Piketti, on pourrait le faire à effectifs constants. Dans une étude qui date de 2006, l'économiste estimait que l'on pouvait baisser de cinq élèves les effectifs de classes, à l'époque classées en ZEP. Il fallait pour cela augmenter ceux des classes plus favorisées : trois élèves de plus. Une proposition difficile à appliquer sur le terrain selon les syndicats.

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