Peut-on empêcher les déserts médicaux ?

Dans le Var, la commune de Figanière avait publié une annonce début février pour trouver son médecin.
Dans le Var, la commune de Figanière avait publié une annonce début février pour trouver son médecin. ©Maxppp - Philippe Arnassan
Dans le Var, la commune de Figanière avait publié une annonce début février pour trouver son médecin. ©Maxppp - Philippe Arnassan
Dans le Var, la commune de Figanière avait publié une annonce début février pour trouver son médecin. ©Maxppp - Philippe Arnassan
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La santé est un thème de campagne très majoritairement important pour les candidats à la présidentielle. Pour autant, peut-on vraiment empêcher la création de déserts médicaux ?

D'après l'ordre des médecins, 2,5 millions de Français vivent dans des déserts médicaux. On a l'image, évidemment, de ces villages reculés abandonnés de tous, mais en fait, les déserts ne concernent pas que le rural : les villes sont touchées aussi et même les zones touristiques.

A Frontignan par exemple, près de Montpellier, on est passé d'un médecin pour 800 habitants, il y a vingt ans, à un médecin pour 1200 habitants aujourd'hui. En Île-de-France, la situation inquiète également, puisque Paris a perdu le quart de ses généralistes depuis 2007. Sont également en difficulté le Centre, la Bourgogne...

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En revanche, la démographie médicale est en hausse dans le sud-ouest, en Rhône-Alpes et en Bretagne, ce qui n'empêche pas des tensions locales ici ou là.

10% de généralistes en moins en dix ans

On ne manque pas de médecins en France, mais on manque de généralistes libéraux. En dix ans, leur nombre a baissé de près de 10%. L'explication vient des jeunes diplômés, plus nombreux à choisir d'autres spécialités et surtout à pratiquer comme salariés pour travailler moins et être moins seuls.

Parallèlement à cette désaffection, les vieux médecins partent massivement en retraite. Une tendance qui s'amplifie avec un âge moyen des médecins en France qui s'accroît.

Peut-on remédier à la désertification ?

Pour renforcer l'attractivité des territoires, les maisons de santé se développent de plus en plus. Des maisons où se regroupent plusieurs médecins, kinés ou infirmiers. L'avantage : c'est du travail en groupe, les professionnels de santé se partagent les gardes, les frais, le secrétariat, s'organisent pour les absences des uns et des autres et discutent des cas cliniques. C'est un mode d'exercice qui plait beaucoup plus aux jeunes que l'exercice isolé.

Une deuxième solution est proposée : relever le numerus clausus, le nombre de médecins diplômés. Certes, cette solution permettrait d'avoir plus de médecins, mais comment s'assurer que ces derniers s'installent, en libéral, dans des zones rurales ou sous-densément dotées de médecin ?

Enfin, et c'est la solution la plus controversée : jouer sur la liberté d'installation. Faut-il forcer les jeunes à venir s'installer dans des zones sous-dotées en les menaçant s'ils refusent de perdre leur convention avec l'assurance maladie ? Pour l'instant, on n'a pas osé aller jusque-là, on préfère des incitations financières.

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