Peut-on financer la culture et gagner de l'argent ?

L'Auditorium du Palais Garnier à Paris
L'Auditorium du Palais Garnier à Paris ©Reuters - Charles Platiau
L'Auditorium du Palais Garnier à Paris ©Reuters - Charles Platiau
L'Auditorium du Palais Garnier à Paris ©Reuters - Charles Platiau
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À l'occasion du Salon du Livre de Paris, retour sur une idée reçue fréquente : "la culture, ça coûte cher".

Trop chère, la culture ? Oui, la culture a un prix, mais elle rapporte aussi, et pas qu'un peu. Le financement de la culture, sa part de budget de l'État, est en partie compensé par la richesse qu'elle crée, une richesse qui peut aussi être matérielle.

Le financement de la culture rapporte-t-il ?

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Pour 2015 (seul chiffre auquel nous avons accès pour l'instant), le PIB culturel a été de 43 milliards d'euros, soit sept fois plus que l'industrie automobile. La culture c'est les arts visuels, les agences de publicité, l'architecture, l'audiovisuel, l'enseignement culturel, le patrimoine, le livre et la presse et enfin les arts vivants. Et dans l'audiovisuel, on compte les jeux vidéo dont le poids a doublé en 15 ans, qui s'exporte et qui rapporte. Quant au cinéma, les tournages en France grâce aux mesures d'incitations fiscales ont rapporté en 2016 plus de 150 millions d'euros.

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En 2017, le budget était en hausse. Plus 5,5%, il a repassé le seuil du 1% du budget de l’État soit 7,3 milliards d'euros, un budget en baisse, jusque-là. Un effort particulier a abondé le fond d'urgence pour le spectacle vivant, créé après les attentats de 2015, 14 millions pour soutenir les dépenses de sécurité, et aider musées et théâtres après la forte baisse de fréquentation. Environ 90 millions sont allés au fond pour l'emploi des intermittents après la forte mobilisation de 2014.

Et chez les candidats ?

À gauche, on conserve le budget à 1%. Pas de chiffres chez François Fillon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Seul Jacques Cheminade l'augmente à 2%, comme son budget de la Défense. Différence importante en revanche sur le mode de financement : François Fillon veut développer les partenariats public-privé quand Jean-Luc Mélenchon veut les interdire. Benoît Hamon préconise de conserver au maximum le recours au secteur public.

Sur la vision culturelle, le fossé est aussi très établi. À droite on privilégie le patrimoine. Marine Le Pen veut même inscrire sa défense et sa promotion dans la Constitution, François Fillon lui donne la priorité avec un plan de restauration chiffré à 400 millions par an. À gauche, c'est plutôt la création avec pour Jean-Luc Mélenchon la mise en place de centres nationaux des jeux vidéo et de la musique, sur le schéma de celui du cinéma. Benoît Hamon parle lui de Fabrique de culture.