Nombre de candidats à l'élection présidentielle remettent en cause le fonctionnement et le rôle de l'Union européenne. Jusqu'à plaider pour un Frexit ?
C'est une menace récurrente, exprimée chez beaucoup de candidats : l'Union européenne est traumatisée, inquiète et souvent exaspérée et la France pourrait ne plus vouloir s'y impliquer.
Le traumatisme dont on parle, c'est celui du Brexit que personne ou presque n'avait vu venir et qui tombe sur les Européens sans crier gare. Avant la fin de ce mois, la procédure de divorce entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne aura été lancée, avec la volonté affichée par Thérésa May d'en faire un "hard Brexit" ; c'est-à-dire que les Britanniques sortiront complètement de l'Europe d'ici deux ans.
Divisions entre les 27 et montée du populisme
Entre temps, une avalanche de problèmes devront être résolus avec, en première ligne, la France. Membre fondateur de l'Europe, notre pays aura un rôle central lors de ces négociations délicates, d'autant plus qu'en coulisses, Londres a bien l'intention de tirer son épingle du jeu, en jouant sur les divisions internes entre les 27 membres restants de l'Union Européenne.
Une autre inquiétude se fait de plus pesante : celle que fait naître la montée des populismes en Europe. Dès la semaine prochaine, les élections législatives aux Pays-Bas seront un test de la poussée de l'extrême-droite dans le nord de l'Europe.
Suivront les élections en France ce printemps, puis en Allemagne en septembre, dont les résultats respectifs dessineront le nouveau visage de l'Union Européenne.
Enfi, l'Union européenne est exaspérée par les institutions de Bruxelles. Des institutions toujours aussi décriées pour leur pesanteur et leur manque de réactivité, face à l'afflux des migrants depuis quelques temps, mais surtout pour résoudre la crise économique.
Empêcher la destruction de l'Union européenne ?
Dès lors, la décomposition de l'Europe est-elle possible ? Très probablement, car lorsque l'on regarde l'histoire de l'Union Européenne, les avancées significatives ont été obtenues dans les périodes de forte tension.
L'un des derniers exemples en date : la crise de la zone euro en 2010, qui a abouti à l'Union bancaire.
Réflexe de survie
Aujourd'hui, avec le départ annoncé de la Grande Bretagne, l'Europe semble soudain animée par un réflexe de survie. Il s'est produit lundi à Versailles l'esquisse d'une Union Européenne à deux vitesses, qui rassemblerait dans un premier cercle les pays les plus allants, à commencer par les plus riches (ou économiquement les plus vertueux) de la zone Euro, capables de montrer la voie à tous les autres.
On pense aussi à la naissance d'une Défense européenne. Pendant la guerre froide, l'idée avait été rangée au placard mais elle fait un timide retour face à la menace potentielle de la Russie et au désengagement de l'Amérique de Trump.
Autant de défis que le futur locataire de l'Elysée devra relever sans tergiverser pour essayer de sauver l'Europe.
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