

Une étude étasunienne montre que la consommation de cannabis ne s'est jamais aussi bien portée... Contrairement à celle d'alcool qui plonge. La faute à la Covid19 ?
En fait, on va surtout s’attarder sur unes des études les plus importantes de l'Université du Michigan. Elle porte sur la consommation de drogues aux Etats-Unis et son intérêt est double :
D'une part, elle permet de constater les évolutions de la consommation des drogues, entre autres chez les jeunes adultes, sur une période longue : elle est conduite depuis 40 années ; d'autre part, c'est la première étude « post-covid ».
Non pas que la pandémie soit terminée, loin de là, mais les sociologues ont désormais une année entière de recul et de chiffres – 2020 – pour travailler sérieusement. Or, l'année dernière, il semble que les jeunes aient usé et abusé de l'herbe qui fait rire.
Le Covid19 change tout
Confinements à répétition, campus désertés, solitude et ennui tout au long de l'année dernière... D'autant qu'aux Etats-Unis, _beaucoup plus qu’en France »,_les écoles et universités ont été très longtemps fermées. Donc, le cannabis a servi de dérivatif.
C'est logique, sauf que c’est la proportion est vraiment impressionnante : près de la moitié des 19/22 ans admet avoir consommé du cannabis l'année dernière. Jamais on n'avait atteint un chiffre aussi important : ils n'étaient que 38% en 2015.
En fait, il semble qu'il se soit passé avec le cannabis ce qu'il s'est passé avec les plateformes vidéos ou celles de livraison de repas et de courses en ligne : en un an, la Covid19 a précipité une révolution dans les habitudes de consommation.
L'alcool, grand perdant de la compétition des drogues
Eh bien la tendance est inverse pour une autre drogue : l'alcool. La proportion de jeunes américains ayant consommé de l'alcool dans l'année a baissé de 62 à 56%. Ce qui est une évolution considérable en un an ! D'autant qu'elle se constate sur tous les segments :
Les jeunes étasuniens déclarant avoir été saoulS dans le mois précédent l'enquête a aussi baissé fortement, tout comme la pratique du « binge drinking » - qui consiste à boire vite et beaucoup pour se saouler – qui elle aussi perd du terrain.
Vous allez me dire : là-aussi, ça semble évident : 2020, c'est l'année terrible des sorties en boites, cafés, restaus et autre apéros arrosés. Donc il est logique que les jeunes Américains – qui associent l'alcool à la fête – aient moins bu.
La fin de la pandémie peut-elle inverser la tendance ?
Eh bien - et ce sont toujours les sociologues qui parlent - rien n'est moins sûr. De la même façon que (?) la Covid-19 est venu renforcer des modes de consommation qui existaient mais ne demandaient qu'un coup de pouce pour s'imposer...
La consommation de cannabis aux Etats-Unis rencontre une toute nouvelle donne : Aujourd'hui, 18 Etats sur 50 ont légalisé toute la filière du cannabis : production, distribution, consommation.
Autrement dit, on va falloir désormais ajouter l’industrie cannabique aux vainqueurs de l'économie post-Covid. Une industrie qui, aux Etats-Unis, a fait un chiffre d'affaires de 15 milliards d'euros l’année dernière et qui est taxée à 20% !
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