La Grèce console la France de l'Australie

Quand la Grèce console la France en achetant des "Rafale". Ici le 14 juillet 2018.
Quand la Grèce console la France en achetant des "Rafale". Ici le 14 juillet 2018. ©Getty - Chesnot
Quand la Grèce console la France en achetant des "Rafale". Ici le 14 juillet 2018. ©Getty - Chesnot
Quand la Grèce console la France en achetant des "Rafale". Ici le 14 juillet 2018. ©Getty - Chesnot
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En achetant à la France trois frégates et six rafales, Athènes a mis du baume au cœur blessé des français... Mais on peut toujours compter sur la Grèce.

Direction Athènes ce matin pour une vente de frégates françaises ! « Ti kanete, Mathilde ? Kala  ? Ego Polikala ! » Ça vous étonne que je parle trois mots de grec ? Pourtant je peux vous dire que ce matin, à l'Elysée, au ministère des Armées et à Naval groupe, tout le monde à sorti son précis de grammaire grecque moderne !

Pensez donc ! Des frégates Belharra pour trois à cinq milliards d'euros (selon les calculs) alors  que l'armée française n'en a pas encore reçu une seule.

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Evidemment, on est loin des dizaines de milliards d'euros du contrat australien ; évidemment les négociations avec la Grèce ne datent pas d'hier.

Mais, par contre, toutes affaires cessantes, la France à, la semaine dernière, nettement amélioré son offre.

En plus des frégates Paris a ajouté non pas un, non pas deux, mais six bateaux Godwind tous neufs plutôt que de rénover de vieux rafiots allemands.

La Grèce a même appliqué un ultime baume au petit cœur blessé des Français en commandant six Rafales en plus des 18 qu'elle avait déjà commandé. Cadeau et Zito i Hellada !

La Grèce, lot de consolation ?

Disons plutôt qu'on pourra toujours compter Athènes ! Il y a vingt ans déjà, c'était avec Athènes que Paris avait conclu le plus gros achat d'armement jamais signé par la France : 15 Mirages pour 10 milliards de francs ! Mais ce contrat-là à des allures de revanche.

Il élimine de la compétition les Américains de Lockheed martin et les Anglais de Badcock international. Il n'y a pas de petits bonheurs en ce moment.

Géopolitique de la Méditerranée orientale

Mais même les considérations géopolitiques font plaisir à décrypter : la Grèce est une démocratie alliée, membre de l'OTAN et qui, comme Paris, défend elle aussi une autonomie accrue de l'Europe tout en restant au sein de l'Alliance atlantique.

Et pour cause ! Son ennemi est aussi membre de l'OTAN : la Turquie d'Erdogan. Or, sur ce point Paris a réussi haut la main le test en envoyant en novembre dernier des frégates en Méditerranée qui ont aidé à repousser les navires turcs qui s'aventuraient un peu trop près des îles grecques.

Combien de frégates d'ailleurs ?

Trois ! Combien la Grèce nous en achète-t-elle ? Trois, bien sûr. Enfin il y a aussi la Russie que, par cette vente d'armes et cette alliance stratégique, la France parvient à écarter.

La Russie a souvent tenté de s'immiscer en Grèce, communauté orthodoxe oblige. Dégommée la Russie, qui fricotait, en plus, avec Ankara.

Une alliance solide et ancienne 

On ne va pas remonter jusqu'à l'indépendance grecque, il y a deux siècle. Mais récemment, C'est Valéry Giscard d'Estaing qui a accéléré son adhésion à l'Europe avec ce mot : « Qu'est-ce que l'Europe sans Platon ? ».

Ou François Mitterrand, qui passait tout au socialiste grec Andreas Papandréou. Au cours de la crise de 2008/2010, c'est Paris qui est intervenu pour soutenir la Grèce. Or, en matière d'alliances, on a besoin d'amour mais surtout de preuves d'amour. Et à la fin, ça rapporte cinq milliards !