Aux Baléares, une épave romaine vieille de 1700 ans

Découverte archéologique
Découverte archéologique - Consell de Mallorca/IBEAM
Découverte archéologique - Consell de Mallorca/IBEAM
Découverte archéologique - Consell de Mallorca/IBEAM
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A quelques mètres d'une des plages les plus fréquentées de l'archipel touristique espagnol, on a découvert un navire marchand du 4e siècle parfaitement conservé.

Direction les Baléares, au bord d’une plage. Une des plages les plus fréquentées de cette baie de Palma de Majorque. Pourtant, à 50 mètres des baigneurs et à deux mètres à peine sous la mer git un incroyable trésor : un navire marchand du 4e siècle et sa cargaison. 

La coque du bateau est si miraculeusement intacte que le bois sonne encore lorsqu’on le heurte, comme s’il avait coulé hier

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Pareil pour la cargaison : des centaines d’amphores qui ont encore leurs "tituli picti". Un "titulus pictus" est sorte d’étiquette écrite à la main et qui indique le contenu et l’origine, l’équivalent d’une AOP antique. Or, il est très rare d’avoir le ticket gagnant : amphores complètes, scellées – c’est-à-dire avec leur contenu intouché – et signées.

On sait que ces amphores contenaient du vin, des olives, de l’huile et du garum, un condiment à base de poisson fermenté (du nuoc-mam, si vous voulez). Mais on a aussi trouvé des objets du quotidien : une sandale de cuir avec ses lacets et même une espadrille !

Une lampe à huile aussi, qui portait la marque de la déesse Diane, déesse de la lune et donc des marins. Mais aussi, sur les amphores, des signes clairement chrétiens, preuve qu’au 4e siècle, païens et chrétiens cohabitaient, voire commerçaient sans problème.

Avant cette incroyable découvert, les archéologues ont mené l'enquête

Les archéologues ont d’abord écouté les anciens qui racontaient des histoires d’épaves échouées dans la baie de Palma de Majorque. Ils ont donc commencé à chercher, jusqu’à ce qu’un orage agite les fonds marins et découvre quelques objets.

C’était à l’été 2019. Aussitôt, l’épave a été gardée en permanence et le lieu tenu le plus secret possible afin d’éviter d’attirer l’attention des pilleurs d’épaves. Puis, la Covid19 a retardé les fouilles jusqu’à novembre et elles se sont achevées fin février.

Elles se sont faites le plus discrètement possible. Une fois la précieuse cargaison récupérée, classée et mise à l’abri, la presse a été prévenue. Il reste maintenant à remonter le navire lui-même.

Il y a bien d’autres épaves au large des Baléares

Déjà une vingtaine de sites ont été repérés, dont les restes du plus ancien navire jamais découvert en Espagne : un navire marchand grec datant du 6e siècle avant JC. Partout en Méditerranée, l’essor de l’archéologie sous-marine a multiplié les découvertes.

La plus spectaculaire a été révélée en octobre 2018 en Mer Noire : par 23 mètres de fond, les archéologues ont découvert un navire marchant grec du 4e siècle avant JC intact avec son mat et son gouvernail.

Le tout, loin de la Crimée. Comment dire… Grecs et Romains, des Baléares aux côtes de la Mer Noire : un monde uni et commerçant en paix… il y a deux millénaires, bien sûr !

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