L'émission de Zemmour, c'est l'émission "sans"

Eric Zemmour sur CNEWS
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Eric Zemmour sur CNEWS  ©AFP - Riccardo Milani / Hans Lucas
Eric Zemmour sur CNEWS ©AFP - Riccardo Milani / Hans Lucas
Eric Zemmour sur CNEWS ©AFP - Riccardo Milani / Hans Lucas
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Cette semaine, Bruno Donnet a regardé la nouvelle émission d’Eric Zemmour sur C News tous les jours ! Et il a été frappé par ce qu'il a vu.

Une émission accueillie sans enthousiasme sur la chaîne

Pour faire simple, l’émission de Zemmour, on pourrait la résumer d’une formule : c’est l’émission… sans. D’abord, parce qu’elle a été accueillie sans enthousiasme, notamment par celle qui présente la tranche qui la précède. Ecoutez donc le magnifique lapsus qui est sorti de la bouche de Laurence Ferrari, lundi, au moment de passer l’antenne à celle qui est chargée d’animer le bastringue :

Dans un instant, Christine Kelly et ses invités pour cette nouvelle affaire… euh… émission : Face à l’info.

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Laurence Ferrari associe plus facilement Eric Zemmour à une « affaire » qu’à la télévision, probablement, parce que contrairement à ses patrons, elle se souvient qu’il a été condamné par la justice pour « provocation à la haine raciale ». 

Une émission sans aucune publicité

C'est également une émission sans publicité. Il n'y a pas de coupure, ni avant, ni pendant, ni après. Tout simplement parce qu’elle est fabriquée sans annonceurs, ce qui explique, peut-être, que celle qui la présente a affirmé un peu malgré elle que c’est une émission sans lendemain. Ecoutez-la, lundi, le jour où son inconscient aurait payé cher pour que son talk-show zémourien, pourtant quotidien, ne soit plus qu’hebdomadaire :

Face à l’info, ce soir, bienvenue à tous, tous les lundis, 19h/20h, ici, sur CNews.

Ce qu’il y a de plus révélateur dans ce que Bruno Donnet a vu, c’est que c’est une émission sans queue ni tête et surtout sans travail. Zemmour n’en glande pas une et se contente de dire aux trois journalistes qui lui servent de faire-valoir qu’il n’est pas d’accord avec eux. En fait le principe est on ne peut plus simple : l’émission de Zemmour, c’est le café du commerce, sauf que là, c’est le patron qu’est bourré. Bourré, essentiellement de ressentiments, à l’égard de tout et de tout le monde. 

Une émission sans filtre

Car l’autre marque de fabrique du machin, c’est que c’est un programme sans filtre, dans lequel qui que vous soyez, vous vous sentez allègrement et quotidiennement insulté. Lundi, tout voile dehors, Zemmour a donc dégueulé sur les musulmans :

« L’islam est une organisation totalitaire. »

Mardi, il a vomi sur les familles homosexuelles et monoparentales :

« La famille, déjà, c’est pas des familles. Excusez-moi, pour moi une famille c’est un père, une mère et des enfants. Tout le reste c’est des fausses familles. »

Et mercredi, après que l’un de ses voisins de comptoir a émis un avis sur l’art contemporain, il a éructé sur tous ceux que ça émeut :

« Journaliste : C’est vrai que c’est élitiste cet art contemporain, c’est élitiste. Eric Zemmour : Est-ce que vous croyez pas que c’est élitiste parce que c’est moche ! »

Si tout cela est possible, c’est également parce que celle qui présente cette gigantesque farce, Christine Kelly, est aussi totalement sans complexes. Mardi, par exemple, face à son camarade Cyril Hanouna :

« Cyril Hanouna : Vous prendriez Dieudonné en face d’Eric Zemmour ?
Christine Kelly : Et pourquoi pas ? Et pourquoi pas ? C’est oui. »

Dans la voix de celle qui fût membre du CSA et dont l’une des missions était de rappeler aux chaînes de télévision que les conventions qui leurs permettent d’émettre stipulent qu’elles ne doivent pas « encourager les comportements discriminatoires », ça ne manque pas de sel. 

L'Édito éco
2 min

Cette émission "sans" devrait normalement se dérouler, aussi sans attirer les foules, puisque CNews a déjà perdu 100 000 téléspectateurs entre lundi et les jours suivants. On aura tout de même, ici, une petite pensée confraternelle pour tous les journalistes du groupe Canal+ qui ont manifesté leur vive désapprobation, mais qui, pour l’heure, ont obtenu pour seule réponse de leur direction un gigantesque bras d’honneur et l’invitation à faire… avec.