

Cette semaine, Bruno Donnet s'est intéressé au traitement de plusieurs séquences, et se pose deux questions : c'est quoi la politique telle que la donne à voir la télévision ? Et est-elle vraiment présentée sous son meilleur angle ?
Dimanche, j’ai regardé le 20 heures de TF1, où, comme c’est le cas régulièrement, un chef de parti était invité… en majesté. Ce jour-là, il s’agissait de Marine Le Pen, la présentatrice du journal lui a demandé ce qu’elle avait pensé des annonces d’Emmanuel Macron. Et, vous n’allez pas le croire, elle n’a pas été convaincue convaincue par la prestation du président de la république.
Mardi, c’était dans le 20 heures de France 2 cette fois, un reportage, très bien ficelé, m’a appris que certains députés européens, dont Florian Philippot, avaient, au cours de la mandature qui s’achève, séché carrément 100 % des séances de travail de leur commission à Bruxelles.
Enfin, mercredi, après les manifs du 1er-Mai, le même député 100% absent, Florian Philippot, était invité, sur BFM TV, à débattre avec d’autres représentants politiques des événements de la journée. Les échanges étaient, comment dire, hautement cacophoniques.
Voilà, résumons-nous, cette semaine j’ai donc eu droit à :
- une chef d’un parti d’opposition qu’était pas d’accord avec la majorité ;
- un reportage qui m’a expliqué que certains députés faisaient très mal leur boulot
- un pugilat, totalement incompréhensible, auquel participait précisément le type qui fait si mal son travail.
Est-ce qu’on est vraiment sûr que c’est bien ça la politique ?
… Et que c’est ce spectacle-là qu’il faut continuer d’offrir à des téléspectateurs qui, rappelons-le, désertent non seulement les séquences que propose la télévision mais également et massivement les urnes !
Ce n’est pas certain et figurez-vous que dans le grand spectacle de désolation auquel j’ai assisté cette semaine, une émission a tout de même choisi de faire un pari radicalement différent. Elle s’appelle « Vive la politique » et France 2 la diffusait, hier soir, un peu avant minuit. Son postulat est simple : sans un mot de commentaire (un peu à la manière de la très regrettée « Strip tease »), les réalisateurs nous montrent le travail quotidien d’un élu de terrain.
Hier soir, France 3 avait choisi de porter son dévolu sur Pascal Garrido, adjoint au maire de La Talaudière, un p’tit village de la Loire qui compte 6 600 âmes et qui a un gros problème olfactif. Un abattoir s’est installé sur la commune où il fait régner une odeur absolument insupportable. Et que voit-on dans reportage ? Et bien tout simplement un homme au travail. Un élu, qui a les mains dans le cambouis jusqu’au coude, et qui du matin au soir organise des manifs, passe des coups de téléphone au préfet pour lui dire que « ça pue toujours ». Appelle le conseiller général pour l’engueuler. Et qui, chaque fois qu’il décroche son combiné se heurte à la même difficulté : il se fait balader.
Voilà, formidable documentaire qui montre ce qu’est, très concrètement, la politique et la nature du dévouement dont font preuve la grande majorité de ceux qui l’incarnent !
Alors je n’ignore pas qu’il est plus facile d’inviter Philippot à éructer sur un plateau que d’aller filmer pendant des plombes un type qui se dépatouille avec des problèmes d’abattoir qui pue.
Toutefois, je voudrais poser ici une question : lequel des deux fait véritablement de la politique ? Je vous laisse y réfléchir et je file revoir « Vive la politique », en replay, sur le site de France 33. et France 3 la diffusait, hier soir, un peu avant minuit. Son postulat est simple : sans un mot de commentaire (un peu à la manière de la très regrettée « Strip tease »), les réalisateurs nous montrent
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