Changer de vie !

 Ah ! changer de vie ! Qui n’en a éprouvé un jour l’envie ?
 Ah ! changer de vie ! Qui n’en a éprouvé un jour l’envie ? ©Getty - Jon Berkeley
Ah ! changer de vie ! Qui n’en a éprouvé un jour l’envie ? ©Getty - Jon Berkeley
Ah ! changer de vie ! Qui n’en a éprouvé un jour l’envie ? ©Getty - Jon Berkeley
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Ah ! changer de vie ! Qui n’en a éprouvé un jour l’envie ? Les enfants qui veulent changer leurs parents ou leurs frères et sœurs, "trop relous" ! Les ados qui veulent changer leur corps "trop cheum" ! Et les adultes qui veulent changer… de tout !

Les plus grands poètes, eux aussi, ont évoqué ces aspirations, comme Stéphane Mallarmé, dans Brise marine (attention, c’est pas un truc pour mettre dans les WC, mais un des plus beaux poèmes de la langue française) : 

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres. / Fuir ! Là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres / D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !

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Autre poète, un peu plus près de nous, François Valéry… (Changer de vie)

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Changer de vie, changer d'amour, changer d'amis,  / Balayer tout, changer de vie.  / Exploser tout derrière soi, les carcans, les “ça ne se fait pas“.   / Le passé avec ses blessures, le regret qui chante au futur.

Chanté ainsi, ça fait envie, pas de doute ! Mais avant de se lancer, il y a tout de même quelques questions à se poser. 

Par exemple, celles de nos motivations

Ce mouvement vers le changement, est-il une fuite ou une quête ? 

Voulons-nous fuir un conjoint, un métier, un lieu de vie ? Ou voulons nous courir après un rêve, et aller vers plus de bonheur, de richesse, d’amour, d’air pur et de grands espaces ?

Bien sûr, toute aspiration à un changement de vie mélange ces deux mouvements, la fuite et la quête. Mais dans quelles proportions ? Quelle part de fuite ? Quelle part de quête ? Pour qu’un changement de vie soit réussi, vaut-il mieux partir vers quelque chose, ou fuir loin d’autre chose ?

Sommes-nous prêts à affronter l’habituation hédonique ? 

L’habituation hédonique, c’est la rouille du bonheur. C’est ce mécanisme psychologique qui fait que, lorsque nous nous sommes rapprochés de nos rêves, leur charme peut s’éteindre peu à peu, et les faire devenir des réalités ordinaires.

Prenons des exemples. Vous avez décidé de changer de vie... Vous avez échangé votre ancien travail contre un nouveau mieux payé. Vous avez changé votre ancien appartement, trop petit, contre un nouveau, beaucoup plus grand. Ou bien vous avez changé votre vieux conjoint, toujours de mauvaise humeur et en vieux survêt le dimanche, contre un nouveau conjoint, toujours souriant et élégant. Et vous espérez que ces changements vous apporteront un bonheur durable, sinon éternel. 

Mais après quelques mois, vous lever le matin pour vous rendre à votre nouveau travail ne vous met plus en joie comme au début. Rentrer le soir dans votre nouvel appartement non plus (vous vous demandez si ce n’aurait pas été mieux finalement une maison avec un petit jardin). Et votre nouveau conjoint se laisse un peu aller : il fait moins de sourires, et il parle de s’acheter un survêt pour traîner à la maison le dimanche…

Bref, quels que soit les changements obtenus dans notre vie, même réussis, nous aurons à lutter contre l’habituation hédonique, à ne pas nous contenter de changer nos circonstances extérieures de vie, mais conduire aussi un changement psychologique, profiter de l’occasion pour réfléchir un peu non pas sur ce qui pourrait nous rendre plus heureux, mais sur nos capacités à profiter des sources de bonheur qui sont déjà là, dans nos vies d’aujourd’hui et qui seront là aussi dans celles de demain. 

Bon, je ne dis pas ça pour vous dissuader de changer. C’est parfois vital pour ne pas sous-vivre, pour ne pas passer complètement à côté. Mais je dis ça pour vous rappeler qu’un changement réussi, ça se passe, aussi, dans la tête !

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