

"Ghostbusters Afterlife" ("SOS Fantômes : l'héritage" en version française), est sorti cette semaine. Frédérick Sigrist l'a vu, il nous dit ce qu'il en a pensé.
Ce matin, je vais vous parler de fantômes - comme tout le monde en France j’ai envie de dire ! Cette semaine, entre la tétrachiée de politiciens et d’éditorialistes qui ont fait parler Joséphine Baker et Eric Zemmour qui a fait parler le général De Gaulle, Brassens et Barbara… Je me sens comme le gamin du film Sixième sens" : "Je vois des gens qui sont morts !"
T’allumes la télé en 2021, c’est le cimetière du Père Lachaise ! C’est plus de la politique, c’est du spiritisme !
Publicité
Le Petit Robert a fait entrer le pronom "iel" dans l’édition de cette année, je propose qu’en échange, on fasse sortir "demain", "avenir", "futur"… C’est clairement des mots dont on a strictement plus besoin !
"No future", comme les Sex Pistols… mais sans le sexe !
Si je puis me permettre : si on passe son temps à regarder derrière soi, faut pas s’étonner d’aller droit dans le mur !
Bim ! 1/0 pour la philo ! Ça c’est pour toi Luc Ferry ! (8 sur 20 au bac de philo quand même… ça se sent hein…)
Et donc tant qu’à boire au calice de la nostalgie jusqu’à la lie, cette semaine, je suis donc allé voir au cinéma le nouvel "SOS Fantômes" : "Ghostbusters Afterlife" !
Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies Publicité.
Ces cookies permettent à nos partenaires de vous proposer des publicités et des contenus personnalisés en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intérêt.
"Ghostbuster Afterlife" rebaptisé en France "SOS Fantômes l’héritage"… Cherchez pas, c’est culturel !
Aux Etats-Unis quand une personne décède, ils se posent la question de la vie après la mort, en France, ce qui nous intéresse, c’est les droits de succession !
Vous vous souvenez, bien évidemment de "SOS Fantômes", ce film culte d’Ivan Reitman sorti en 1984 avec Bill Murray, Dan Ackroyd, le regretté Harold Ramis, Ernie Hudson, Sigourney Weaver et Rick Moranis.
Ces scientifiques new yorkais farfelus qui auraient fait passer les frères Bogdanov pour des modèles de rigueur scientifique, et qui après avoir découvert l’existence de fantômes et d’une vie après la mort, ont décidé de faire ce que tout Américain des années 1980 aurait fait : monter une entreprise de chasseurs de fantômes et se faire de la thune avec !
Parce que c’est bien là le coup de génie de ce film : mettre des humoristes de talent, qui ont fait leurs armes au Saturday night live, dans un authentique film fantastique mâtiné d’horreur.
Car si vous retirez les chasseurs de fantômes, "Ghostbusters", c’est un film d’horreur très premier degré ! Possession démoniaque, chien de l’enfer, dieu sumérien qui cherche à détruire l’humanité…
C’est l’humour permanent du casting, Bill Murray en tête, et le côté désabusé de ces grands enfants, qui emmènent le film totalement ailleurs.
Même le cultissime bibendum chamallow qui ravage New York, n’est pas la forme originelle de Gozer, le dieu destructeur, mais une émanation de l’inconscient de Ray, un des chasseurs de fantômes - comme si les comiques étaient capables de transcender l’ADN d’un film !
En même temps, mettez Mister Bean dans "L’Exorciste", ça fera sûrement beaucoup moins peur.
Ce que "Ghostbusters" nous disait en 1984, c’est qu’au fond rien ne pourra jamais traumatiser un New Yorkais ! Et c’est d’ailleurs un trait de cette ville que l’on retrouve dans les Spider-Man de Sam Raimi. Invasion de fantômes, aliens ou super vilains : rien n’empêchera les taxis de circuler ou les marchands à la sauvette de vendre des hot dog à Central Park!
New York c’est l’incarnation de la résilience en urbanisme !
Pourquoi insister autant sur New York ?
Mais parce qu’il n’y a pas New York dans ce nouvel opus ! Ils ont oublié un, si ce n’est LE personnage principal : New York !
Cette ville qui a joué un rôle décisif dans le succès du film de 1984 ! Là, tout se passe dans une petite ville perdue des Etats-Unis, au milieu des champs de blé.
Je m’attendais à voir débarquer Karine Le Marchand en train d’essayer de trouver un mec à Marine Le Pen ! Franchement, des fantômes là où il n’y a personne, ça sert à rien !
Et en plus, on n’a plus affaire à des scientifiques cyniques, marginaux ou libidineux, qui boivent des lampées de whisky après avoir électrocuté des étudiants !
Là on a affaire à des gamins ! Des enfants !
C’est la suite de "SOS Fantômes", pas des "Goonies" ou des films de Spielberg des années 1980 ! "Rencontre du 3ème type", "Les Gremlins" : on retrouve tout ça dans ce film!
Ce sont d’excellents films mais ça n'est pas le même délire.
À Noël, moi, je cherche pas des œufs dans le jardin, enfin !
C’est un autre type de film des années 1980 !
Là, j’ai vu dans ce film une pointe de cynisme trempé dans un gros bol de nostalgie !
Un film de fantômes hanté par le film originel qu’il cite quasiment à chaque plan… mais en moins bien ! Faut le faire !
Le premier "Ghostbusters" était un film de jouisseurs ; le dernier est un film de boomers !
Il y a quelques années, Hollywood avait déjà tenté de relancer la franchise en confiant les rôles principaux à de grandes humoristes américaines! On avait injustement critiqué ces actrices.
Aujourd’hui ce sont des enfants et le casting originel… mais c’est pas beaucoup mieux !
Hollywood a voulu capturer l’esprit du Ghostbusters de 1984, peut-être qu’il serait temps de lui redonner sa liberté
L'équipe
- Production