

Frédérick Sigrist vous parle d'une de ses séries préférées : "Cobra Kaï", la suite de "Karaté Kid".
Il s’est passé quelque chose de très intéressant durant cette période d’isolement forcé… J’ai réalisé un truc : la nature me déteste !
Ça fait 44 ans que la planète cherche à se débarrasser de moi et je ne m’en rendais pas compte ! Enfant, j’étais asthmatique ! Je suis myope comme une taupe ! Sans lunettes, je ne vois pas à 50 centimètres devant moi ! Vacciné, j’arrive à choper le Covid qui dégénère en pneumopathie ! Franchement, je crois qu’il faut se rendre à l’évidence, la planète veut me faire disparaître !
Moi je vous préviens, le prochain écolo qui tente de me faire signer une pétition : "il faut sauver la planète", Je le tape ! Tu sais ce qu’elle veut me faire à moi la planète ?! Le jour où vous me voyez faire une marche pour le climat, c’est un syndrome de Stockholm !
Donc j’ai profité de cet arrêt de travail pour regarder des séries, des films, et jouer aux jeux vidéo…
Certes, je fais aussi ça quand je vais bien… Mais là je poussais des râles d’agonie après chaque épisode, c’est complètement différent ! Cette fois-ci, j’ai donc pu me regarder la quatrième saison d’une de mes séries préférées sur Netflix : "Cobra Kaï" !
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Je suis sûr que les auditeurs qui aiment les bonnes choses auront reconnu "Burning Heart" du groupe Survivor sur la bande originale culte de "Rocky 4" ! Morceau que l’on retrouve dans la quatrième saison de "Cobra Kaï", et qui me permet de vous expliquer justement ce qu’est cette série.
Vous entendez cette chanson, pur produit des années 1980 dans ses arrangements… C’est kitsch mais ça te file irrésistiblement la patate ! T’entends Survivor, t’as tout de suite envie de prendre des bonnes résolutions, d’enfiler un jogging, de faire des pompes et d’éliminer les excès de galettes des rois ! Cette chanson est magique ! T’as plus d’essence dans ta bagnole, tu mets Survivor, ta voiture redémarre !
On se souvient tous de ces montages de scènes d’entrainement dans Rocky où tu le vois souffrir et se dépasser. Et bien "Cobra Kaï", c’est une série qui aurait été intégralement faite dans une chanson de Survivor !
De l’énergie en barre !
Une série qui ne prétend pas être autre chose que ce qu’elle est : un pur divertissement fait avec le cœur et l’envie d’être fun. Vous savez le fun, ce sentiment qui est désormais passible de condamnations dans 272 pays du globe !
"Cobra Kaï", c’est la suite du film "Karate Kid" sorti en 1984 et réalisé par John G.Avildsen, le réalisateur du premier Rocky. Ça raconte l’histoire de Daniel LaRusso, un ado de 16 ans qui débarque en Californie et qui va se faire harceler par Johnny Lawrence, une grande brute qui pratique le karaté et qui n’aime pas que Larusso ait sympathisé avec son ex-copine !
Heureusement, Daniel va faire la connaissance de Maitre Miyagi, un jardinier japonais qui va lui apprendre le karaté en lui faisant nettoyer des voitures et repeindre des clôtures.
Alors si il y en a parmi vous qui pensent être devenu une arme fatale parce qu’ils ont travaillé six mois à l’Elephant bleu, sachez-le : ça ne marche que dans "Karaté Kid" ! Et "Cobra Kaï", c’est la suite avec le même casting mais 34 ans plus tard.
Et c'est vrai que j'ai dit pas en avoir assez de la nostalgie dans les films et séries américaines… Mais soyez gentils, je suis encore en convalescence… Et cette fois ci, c’est complètement différent, Cobra Kaï ne dit pas "C’était mieux avant !" mais "C’était différent avant" !
L’intelligence de cette série, c’est de montrer que les héros d’hier peuvent devenir les bourreaux d’aujourd’hui !
Johnny Lawrence interprété par William Zabka, la vraie révélation de cette série, est devenu un looser magnifique psychologiquement coincé dans ces années 1980 ! Il galère professionnellement, il picole en écoutant du vieux hard rock tout en repensant à sa gloire de lycéen passé. Johnny Lawrence, c’est un gars qui trouve qu’un tatouage d’aigle dans le dos ou un loup sur la carrosserie d’une bagnole, c’est classe !
Pour lui un homme, ça boit de la bière et ça mange de la viande ! Il est complètement en décalage avec les nouveaux codes du 21ème siècle. Pour lui, dans "Karate kid", c’était lui le héros !
Daniel Larusso lui, joué par Ralph Macchio, a fait fortune en vendant des voitures et montre que dans une société libérale et capitaliste, on peut être le bourreau de quelqu’un sans même avoir à mettre des coup de pieds ! Un mépris de classe, un statut social plus élevé peut suffire à humilier quelqu’un. L’élève de Mr Miyagi est devenu une belle tête à claque.
Cobra Kaï c’est une série sur la masculinité toxique
Parce que si ces deux anciens rivaux prenaient le temps de mettre leurs égos de mâle alpha de côté pour se parler, la série durerait 2 mn, point !
Non seulement, ils ne le font pas et mais décident de transmettre leur rivalité aux générations futures !
Et le conflit entre Cobra Kaï et Myagi Do reprend 34 ans plus tard, avec de nouveaux adolescents tous plus charismatiques les uns que les autres, mais avec une complexité absente du film d’origine : il n’y a ni réel gentil, ni vrai méchant, juste des victimes…
Cobra Kaï évoque l’histoire de plusieurs Amériques qui peinent à se parler
Une Amérique encore hantée par la guerre du Vietnam, un conflit où de vieux hommes ont envoyé des jeunes se faire massacrer dans une guerre dont ils ne maitrisaient pas les enjeux.
Et au fond, Cobra Kaï, c’est ça : des vieux qui continuent d’envoyer des jeunes se faire la guerre, parce qu**’un homme harcelé, ça ne parle pas, ça ne pleure pas… ça préfère mettre des coups de tatane en faisant du karaté ! **
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