Thelma et Louise, mes pétroleuses chéries, mes copines à la vie à la mort

Thelma et Louise
Thelma et Louise - Solaris Distribution
Thelma et Louise - Solaris Distribution
Thelma et Louise - Solaris Distribution
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J’apprécie par-dessus tout la loyauté de mes ami-e-s de fiction car ils sont toujours fidèles au poste, au poste … à essence (premier indice), mais c’est encore mieux quand certaines de mes amies sont loyales entre elles, tellement complices envers et contre l’adversité, qu’elles me … transportent.

Je veux vous présenter mes pétroleuses chéries, mes copines à la vie à la mort : Thelma et Louise

Copine ? Oui je sais, pour le dictionnaire, une copine est une simple camarade alors qu’un lien profond vous unit à une amie. Mais ce n’est pas si simple puisqu’une amie peut s’autoriser à vous juger, vous faire la morale pour votre bien ou tenir à vous ramener dans le droit chemin, alors qu’une copine peut vous suivre jusqu’au bout de la nuit justement parce qu’elle ne vous connait pas depuis la maternelle. Vous voulez le truc imparable ? Il faut se poser CETTE question : qui j’appelle si je viens de tirer sur un mec ? Qui j’appelle, à trois heures du matin, pour lui dire  "chérie, dépêche-toi, enfile un jogging, et, surtout, apporte une pelle". 

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Quand j’ai rencontré Thelma et Louise en 1991, au début du film de Ridley Scott, Louise était la plus affranchie, celle qui conduit, avec son petit foulard sur ses cheveux roux. Thelma, elle, avait la beauté d’une pin-up, longues boucles, bouche en cœur, toute étonnée d’avoir laissé son macho de mari en plan avec un plat à réchauffer dans le micro-onde pour partir en virée avec Louise.

Mais, sur la route des femmes, il est très fréquent de croiser un violeur, alors notre escapade au volant de la Ford Thunderbird 1966 vert amande tournait à la cavale, et je voyais combien Thelma se métamorphosait pour devenir encore plus libre et incontrôlable que Louise, combien elles devenaient sœurs, presque jumelles avec leurs jeans, leurs débardeurs, épaules fières et cheveux emmêlés par ce vent de l’Ouest habituellement réservé aux cowboys. Chaque fois que je les retrouve, j’espère qu’elles sentent ma main dans la leur au moment du grand saut.

Justement… elles finissent mal vos copines, non ?

Non, elles s’envolent. Pour ne plus jamais mordre la poussière, ne plus toucher le plancher des hommes qui sont vaches avec les femmes qui décoiffent, qui conduisent mieux qu’eux, qui dynamitent le système et qui se cassent. 

Une semaine après la sortie du film, j’étais si fière : Thelma et Louise faisaient la couverture de Time magazine parce qu’elles avaient touché un point sensible juste en ouvrant les yeux

C’était il y a trente ans, il reste des kilomètres à faire, et je peux vous dire qu’elles sont vénères : elles ne voudraient pas avoir roulé pour rien.