Jeux de mots, rectificatif, parité… Le poids des noms dans la presse

Jeux de mots, rectificatif, parité… Le poids des noms dans la presse
Jeux de mots, rectificatif, parité… Le poids des noms dans la presse ©Radio France - Cyril Petit
Jeux de mots, rectificatif, parité… Le poids des noms dans la presse ©Radio France - Cyril Petit
Jeux de mots, rectificatif, parité… Le poids des noms dans la presse ©Radio France - Cyril Petit
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Quand une lectrice demande le rectificatif d’un nom 74 ans après... Cyril nous raconte l’histoire d’un rectificatif tardif mais touchant traduisant les erreurs fréquentes qui sont faites dans les prénoms et les noms dans les médias.

Il y a quelques jours, une habitante de Vedrin, près de Namur en Belgique, est venue à la rédaction de L’Avenir, le quotidien local. Son souhait : faire publier un rectificatif sur un article paru... il y a 74 ans. Il racontait un terrible accident : le 5 septembre 1946, vers 12h50, une femme d’une quarantaine d’année s’est noyée en puisant de l’eau dans la Sambre. Elle avait six enfants et en attendait un septième. L’un d’eux a assisté à la scène et a prévenu les secours. Une de ses filles est cette octogénaire qui, en 2020, demande le rectificatif. Acte de décès en main, elle prouve que sa maman s'appelait Clémence Mertens et non Clémence Perpète, comme écrit par erreur.

Impossible de corriger le papier d’origine évidemment, mais le journal a réagi...  

Oui, L’Avenir a publié le rectificatif vendredi, dans le journal et sur son site. Comment cet article a-t-il ressurgi si tardivement ? Hypothèse : “Beaucoup d’archives ont été ressorties pour notre centenaire en 2018”, confie Florent Marot, le journaliste qui a suivi cette histoire, qui aura peut-être une suite. Sur l’origine de l’erreur, c’est flou aussi : on sait que le nom de “Perpète” était alors très répandu dans le coin.

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Les erreurs dans les prénoms et les noms sont assez fréquentes dans les médias

Oui, un Paul devient Pierre dans le même article. Un Dupont, un Dupond. Quand ces erreurs sont seulement sur Internet, on peut les corriger rapidement (et même discrètement parfois). Mais quand elles sont imprimées, elles restent… pour l’éternité. Une des plus récentes : le 12 janvier 2020, la présentatrice du JT de 20 heures du week-end sur TF1, Anne-Claire Coudray, est rebaptisée “Anne-Laure” en une du Parisien. Combien de fois Brigitte Girardin, ex-ministre de Chirac, a-t-elle été confondue dans les médias avec Annick Girardin, ministre de Hollande et Macron ? Macron justement. Sur internet ces derniers mois (et sur des sites aussi sérieux que 20 Minutes ou FranceInfo), le président a été rebaptisé Emmanuelle, ...lle

Ces erreurs ne sont pas volontaires mais une mauvaise habitude avait été prise concernant les femmes

Elles s’appelaient Ségolène, Najat, Marine pour les plus connues. Mais aussi Chantal, Charlotte ou Nadège pour les anonymes. Longtemps, les femmes n’ont été que prénommées. Heureusement, les temps changent. Dans les rédactions, on y fait attention. Un exemple : Ouest France a mis en place au printemps des “Préconisations pour une juste place des femmes dans le journal”. Voici la 4e : “Il faut présenter intégralement l’identité des femmes et des hommes. Les femmes ont un prénom, un nom, une fonction. N’user que du prénom renvoie à la sphère privée et a tendance à décrédibiliser. Dans les légendes photos, il faut bannir ‘le docteur Michel Martin et Sophie, infirmière’ ou ‘Une femme cheffe de la Nasa’ dans les titres.”

Après les prénoms, les noms… Et là, les journaux aiment bien jouer avec

Pas tous. La plupart des journaux se les interdisent. Mais quelques-uns en raffolent, voire en ont fait une marque de fabrique. Florilège paru dans Libération : “Beaucoup d’Aubry pour rien”, “Parle à Mocky, ma tête est malade”, “Sarkozy a Villepin sur la planche”, “Lady dies”. Le Canard Enchaîné ou 20 minutes aussi aiment jouer avec les noms des gens. Sans oublier L’Equipe, qui ce week-end a bizuté le nouveau tennisman chouchou des Français, Hugo Gaston, avec les calembours suivants : “Gaston la gagne” ou “Gaston de fer”. Nul doute que quand il gagnera Roland-Garros, on aura droit à… Gaston bonheur.