Les mobilisations contre les projets inutiles

Manifestation contre la création d'une station de métro à Gonesse, au nord de Paris, le 27 février 2021
Manifestation contre la création d'une station de métro à Gonesse, au nord de Paris, le 27 février 2021 ©AFP - Hugo Passarello Luna / Hans Lucas
Manifestation contre la création d'une station de métro à Gonesse, au nord de Paris, le 27 février 2021 ©AFP - Hugo Passarello Luna / Hans Lucas
Manifestation contre la création d'une station de métro à Gonesse, au nord de Paris, le 27 février 2021 ©AFP - Hugo Passarello Luna / Hans Lucas
Publicité

La chronique du mardi en partenariat avec Reporterre, le quotidien de l’écologie, nous parle des personnes qui continuent à se mobiliser contre des projets inutiles et imposés malgré le covid et la déprime ambiante.

La période n'est pas facile, cela fait un an qu'on subit une pandémie mondiale. Mais malgré tout, les militants n'ont pas abandonné leur combat. Chez Reporterre, on le sait grâce à notre carte des luttes dont j'étais déjà venue vous parler ici. Je vais vous donner quelques chiffres afin de vous montrer l'ampleur de cette mobilisation très tenace. 

Aujourd'hui, on dénombre 321 collectifs sur notre carte. J'ai par exemple 

Publicité
  • 11 collectifs qui se battent contre des entrepôts Amazon. 
  • 75 contre des routes, autoroutes et autres contournements routiers. 
  • Ou encore une trentaine contre des centres commerciaux. 
  • Et tous les jours, on nous écrit pour en ajouter des nouveaux ou nous informer d'un recours juridique ou d'une prochaine manifestation.

Parmi tous ces collectifs, certains ont été assez actifs ces dernières semaines contre les Jeux Olympiques

Les Jeux Olympiques qui devraient avoir lieu en 2024 à Paris vont profondément impacter certains sites en Ile-de-France. Par exemple, les jardins ouvriers du Fort d'Aubervilliers, dans le nord de Paris, sont menacés par la construction d'une piscine d'entraînement olympique et une future gare de métro. Ces jardins existent depuis 1935, et c'est l'un des rares coin de verdure dans cette ville où on ne compte que 1,3 m² d’espace vert par habitant.

Je peux aussi vous parler de l'Aire des vents du parc Georges-Valbon, à Dugny, toujours dans le nord de Paris. C'est ici que se tient chaque la Fête de l'Humanité. Ces 6,5 hectares vont être artificialisés pour bâtir 700 logements destinés notamment aux journalistes qui vont venir couvrir les compétitions des Jeux Olympiques.

Pourquoi est-ce si grave de bétonner des espaces verts ?

Parce que cela accentue le phénomène d'îlots de chaleur, et donc le réchauffement climatique dans les villes. 

En 2018, le gouvernement avait bien mis en place un objectif de zéro artificialisation nette. Surtout pour empêcher le grignotage des terres agricoles par des zones commerciales, industrielles et de logistique. Pourtant cet objectif semble bien loin d'être atteint. 

Déjà, parce qu'il n'y a pas eu vraiment de moratoire contre l'implantation d'entrepôts d'e-commerce. Amazon par exemple continue son développement en France.

Ensuite, parce qu'on continue à lancer ou relancer des projets de contournement routiers, des projets d'entrepôts logistiques, et autres grandes infrastructures très contestées. Je vous rappelle une lutte dont a déjà parlé ici, à Gonesse dans le nord de Paris où les militants avaient lancé une Zad contre un gare de métro qui doit être construite en plein champs.

Cette Zad a été évacuée le 23 février dernier, les travaux d'aménagement ont commencé. Alors comment font les militants pour continuer à se mobiliser contre tous ces projets de bétonnage ?

"Contre l’apocalypse climatique, les soulèvements de la Terre". Cette phrase un peu grandiloquente n'est pas de moi mais d'une alliance de collectifs qui veulent lancer une séquence de mobilisation pour lutter je cite "contre les aménageurs avec leurs mallettes bourrées de projets nuisibles. "

Première date : le 27 mars prochain à Besançon pour sauver le jardin des Vaites, menacé par un projet d'écoquartier. Puis en avril à Rennes, contre l'extension du stade sur un espace naturel à vocation agricole. En mai au Pertuis, en Haute-Loire, pour soutenir des paysans expropriés à cause de la construction d’une déviation routière. Ensuite en juin pour défendre le bocage à St-Colomban en Loire-Atlantique contre des carrières de sable. Et d'autres dates encore sont à retrouver sur Reporterre. En bref : malgré le covid, malgré la déprime le printemps des luttes s'annonce combatif

Avec Laury-Anne Cholez en partenariat avec Reporterre, quotidien de l'écologie

L'équipe

  • Laury-Anne Cholez
    Production