Port de Marseille : un drone renifleur de pollution

Le drone Atlas 4 contrôle la teneur en soufre des navires du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM)
Le drone Atlas 4 contrôle la teneur en soufre des navires du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) - Dirm Med
Le drone Atlas 4 contrôle la teneur en soufre des navires du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) - Dirm Med
Le drone Atlas 4 contrôle la teneur en soufre des navires du Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) - Dirm Med
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Depuis le mois de septembre, les Affaires maritimes testent un drone renifleur pour surveiller la teneur en soufre des fumées des navires. Cette expérimentation baptisée MAR-SOX vient en complément des contrôles classiques menés par les inspecteurs à bord des bateaux.

Cet engin volant d'une quinzaine de kilos, équipé de capteurs, se place dans le panache de fumée des paquebots, ferries et porte-conteneurs du port de Marseille.

Il mesure les émissions d'oxyde de soufre rejetées par les cheminées, et envoie les données en temps réel à un laboratoire situé en Finlande qui, en l'espace d'une demi-heure, peut dire si les seuils sont respectés. Prêté par l’agence européenne pour la sécurité maritime (AESM), c e capteur volant est expérimenté par les inspecteurs des affaires maritimes, Dirm Med, jusqu'à fin décembre.

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Des contrôles plus rapides

Jusqu'à présent, les inspecteurs effectuent les contrôles à bord des navires, ils épluchent les bons de livraison de carburant, et effectuent des prélèvements sur le moteur.

C'est long. Le drone permet de gagner du temps, de pister plusieurs bateaux et de déclencher des contrôles plus ciblés.

Et puis le drone permet de vérifier  s'il n'y a pas de triche. Depuis quelques années, les navires doivent utiliser un fioul un peu moins polluant, moins soufré (une teneur de 0,5% quand ils naviguent et de 0,1% quand ils sont à quai).

Sauf s'ils sont équipés d'un système de lavage à l'eau des fumées, qu'on appelle le "scrubber". Il réduit les rejets d'oxydes de soufre.

Le drone va mettre le nez dans la cheminée pour vérifier si ces scrubbers fonctionnent vraiment.

Une soixantaine de contrôles depuis septembre

Sur la soixantaine de contrôles effectués depuis le mois de septembre, le drone renifleur n'a pas constaté d'infraction. Cela  veut dire que les bateaux inspectés respectent les normes d'oxydes de soufre...mais attention c'est loin d'être le seul polluant émis par les géants des mers !

Soyons clairs, le fioul lourd utilisé par le transport maritime reste l'un des carburants les plus sales, le moins raffiné.

Il émet des particules fines mais surtout, le principal polluant rejeté par les navires, ce sont les oxydes d'azote. Les Nox. Dans la cité phocéenne, les géants de mers en rejettent plus que les pots d'échappement des voitures, d'après l'organisme régional de mesure de la qualité de l'air Atmo-sud !

70 % des Marseillais sont même exposés à des normes d'oxydes d'azote supérieures aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.

Face à la colère des Marseillais, le Port fait des efforts depuis quelques années. Désormais les ferries pour la Corse coupent leur moteur à quai et se branchent sur une borne électrique (mais pas encore les bateaux de croisière, très énergivores). Autre exemple : la compagnie maritime la Méridionale vient d'équiper un premier bateau avec un filtre à particules fines. Mais pour la principale fédération d'associations de défense de la nature, France nature environnement,  c'est encore largement insuffisant et surtout trop lent.