A l’occasion de la journée spéciale « génération demain » sur France Inter, un édito carré consacré à ces jeunes qui se mobilisent…
Ils ont entre 15 et 25 ans et sont au premier rang du bouleversement climatique. Le 20 septembre 2019 soit deux mois avant que le coronavirus ne vienne rebattre les cartes de la mobilisation, plus de 4 millions de personnes, des jeunes en majorité avaient manifesté en faveur du climat dans 163 pays. Selon l’ONG 350.org il s’agissait de la plus grande mobilisation jamais enregistrée. Des petits villages aux grandes agglomérations, sur tous les continents, des jeunes ont crié leur inquiétude face à l’urgence climatique et leur colère face à l’inaction des gouvernements.
Est-ce que l’ampleur de cette manifestation traduisait une tendance de fond ?
En 2016, deux ans avant l’arrivée de Greta Thunberg et le mouvement « Youth for Climate », était réalisée à l’échelle européenne, une enquête de grande ampleur "Generation What" auprès de 700 000 jeunes âgés de 18 à 34 ans sur 31 pays invités à répondre à des questions sur la famille, la société ou l'avenir. Les résultats ont été sans appel : la préoccupation environnementale arrivait à égalité avec la préoccupation de l’emploi. Les questions environnementales et climatiques sont devenues en quelques années des enjeux majeurs pour cette génération. Selon la sociologue Anne Muxel « ce qui domine c’est un pessimisme collectif. Les jeunes sont réceptifs aux messages des scientifiques, à ceux des mass media et aux mobilisations, qu’il s’agisse de manifestations ou d’évènement diplomatiques internationaux comme les COP. Il apparaît également qu’ils sont plus concernés que leurs aînés et que les plus engagés d’entre eux sont décidés à peser sur l’opinion et sur les décideurs politiques ».
« Certains ados en savent d’ailleurs plus sur le climat qu’un ministre » déclarait la paléoclimatologue Valérie Masson Delmotte en mars dernier à la Croix .
Des jeunes qui n’hésitent pas à pointer la responsabilité des politiques en faisant le procès du mode de consommation de leurs ainés. Pour la sociologue Monique Dangnaud « ces jeunes aspirent à une société plus frugale, plus fraternelle, moins compétitive et moins individualiste ».
Quel est le profil de ces jeunes qui luttent pour le climat ?
Le collectif Quantité critique qui avait enquêté l’année dernière lors de plusieurs rassemblements en France avaient montré que la mobilisation des jeunes dans notre pays ne témoignait pas d’une diversification sociale en raison d’une surreprésentation des catégories supérieures avec des élèves des filières générales en situation de réussite scolaire, les étudiants des universités ou des grandes écoles.
Ils sont le plus souvent fils ou filles de « cadres et professions intellectuelles supérieures » et vivent dans les grandes villes. Il n’en reste pas moins que la conscience écologique a pris un sérieux coup de jeune et qu’il est particulièrement enthousiasmant de voir les collégiens, lycéens et étudiants se mobiliser pour des objectifs d’intérêts communs et de long terme. Ils seront d’ailleurs cet AM dans la Terre au carré pour nous en parler.
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