L’industrie spatiale tente de se mettre au vert

Décollement de la fusée Ariane 5 : est-ce bien écolo ?
Décollement de la fusée Ariane 5 : est-ce bien écolo ? ©AFP - jody amiet / AFP
Décollement de la fusée Ariane 5 : est-ce bien écolo ? ©AFP - jody amiet / AFP
Décollement de la fusée Ariane 5 : est-ce bien écolo ? ©AFP - jody amiet / AFP
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Et quand une fusée décolle, comme Ariane 5, qu’on entend, avouez qu’en voyant l’énorme boule de feu qui apparaît et s’élève dans le noir du ciel, on a plutôt tendance à faire whaaaaou, plutôt qu’à réfléchir à la pollution générée à cet instant précis sur notre Terre, je ne parle même pas de la pollution dans l'espace.

Pourtant, ces tirs et leurs combustibles dégagent un sympathique cocktail brûlé, de suie, particules d’aluminium, acide chlorhydrique, azote et CO2, le gaz carbonique qui contribue au réchauffement climatique… Le lanceur Falcon 9 de Space X, qui renverra Thomas Pesquet dans l’espace au printemps, émettrait en 1 minute plus de Co2 qu’un aller-retour Paris/New York en avion ! 

Impressionnant, n’est-ce pas ? Mais le secteur minimise et avance un impact environnemental 1000 à 10 000 fois moindre que l’aviation commerciale… Ça ne l’empêche pas cela dit de s’engouffrer donc dans la brèche en essayant de réduire cet impact.

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Avec quels outils, alors ?

Les ingénieurs turbinent parce que, pour arracher à la gravité un engin aussi gros qu’une fusée, il en faut de l’énergie ! La combinaison méthane-oxygène liquide semble être la nouvelle recette magique, envisagée pour le vaisseau Starship, futur joujou d’Elon Musk, ou pour ArianeNext, en cours de conception, et qui devrait être prête en 2030. 

D’ailleurs je signale aussi que le site du port spatial de l’Europe à Kourou, d’où partent les fusées (et dont l’empreinte carbone est largement supérieure à celle d'un lancement, qui, aussi spectaculaire soit-il, ne représenterait, que 5% de cette empreinte), se tourne vers les énergies renouvelables, ça vient d’être annoncé. Et puis il y a du travail en amont aussi… Parce qu’un engin spatial, ça se fabrique (donc).. avec beaucoup d’acier (pas bon)… Et en plus, devinez quoi ? Une fusée, c’est à usage unique ! Qu’elle soit européenne, américaine, russe ou chinoise, celle que vous voyez décoller n’a qu’une seule vie. Une fois sa mission accomplie, qu'elle a largué ses satellites dans l'espace, le 2ème étage se consume, avant que le 1er étage et les propulseurs ne finissent au fond de l’océan, et oui… Donc l’un des grands leviers c’est le recyclage.

Recyclage, qui n’est pas du tout pratiqué encore par l’industrie spatiale ?

Par Space X uniquement, les acteurs privés sont en avance ! Vous avez vu fin mai que la fusée Falcon 9 est revenue sur Terre, pour être réutilisée… Et bien ArianeNext, dont je vous parlais, pourrait suivre le mouvement. D’autant qu’en plus de donner une bonne image, ça permet de réduire les coûts ! Malins les professionnels de la fusée… sujet passionnant qu'on retrouve dans le magazine Ciel et Espace cette semaine et dans la Terre au Carré cet après midi.