

Son nom est Paul Watson. On l’appelle le "Pirate écolo", le "Robin des Bois des océans" ou carrément "l’éco-terroriste". En 1977, ce capitaine canadien fonde l’association Sea Shepherd, une ONG qui lutte pour la préservation du milieu marin.
Watson sillonne depuis les mers du globe pour dénoncer la surpêche et le braconnage en mer
En 2000, Time Magazine l’avait sacré comme l’un des plus grands leaders écologistes du XXe siècle.
Idolâtré par certains, haï par d’autres, il traîne aussi comme l’écrivait Libération en 2016 "une réputation de gourou enrôleur d’une jeunesse en mal de frissons, appâtée par l’imagerie romantique du pirate".
La vie de ce justicier des océans est en tous les cas très mouvementée. Sur la première page du site Internet français de l’association on peut d’ailleurs lire cette citation de Victor Hugo :
Il vient une heure où protester ne suffit plus, après la philosophie, il faut l’action.
Et Paul Watson, qui est une sorte de Capitaine Nemo version death metal, aime particulièrement l’action "concrète" et les opérations musclées. Ainsi en 2002, il interrompt une pêche illégale aux ailerons de requins menée par des braconniers costaricains dans les eaux du Guatemala.
Son nom est, depuis, inscrit sur la notice rouge d’Interpol suite aux mandats d’arrêt lancés par le Costa Rica et le Japon qui l’accusent de "manœuvre dangereuse d’un navire et de conspiration d’abordage". Sa tête est aussi mise à prix par la mafia taïwanaise qui aurait ses entrées dans le système pénitentiaire costaricain.
Le Japon est la bête noire de Watson qui a passé de nombreuses années à lutter contre la chasse à la baleine avec des opérations de type "Tolérance Zéro" qui ont mobilisé une véritable flotte de guerre avec abordage en pleine mer et éperonnage de baleiniers.
L’ONG possède donc aussi une antenne en France depuis 2006
Avec des actions qui concernent par exemple les dauphins. Lamya Essemlali, la présidente pour la France, mène campagne contre la tuerie dont sont victimes ces cétacés à cause de la pêche industrielle. Le taux d'échouage enregistré par les scientifiques serait 30 fois supérieur au taux normal avec une fourchette moyenne de 6 000 dauphins tués par an sur la façade atlantique.
Il y a quelques jours, l’ONG attaquait également l’Etat en justice pour faire interdire l’usage de répulsifs acoustiques destinés à chasser les dauphins de leurs zones de nourrissage.
Mais même en France les méthodes de Sea Shepherd divisent. En juin dernier, l’association qui s’est engagée exceptionnellement sur une problématique terrestre a proposé une prime de 30 000 euros à ceux qui retrouveraient les responsables de la mort d’un ours tué par balles en Ariège. Cette récompense offerte par l’association a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, du côté des anti-ours mais aussi chez les écologistes.
Une "action concrète" à la sauce Watson qui passe mal.
L'équipe
- Production
- Chronique