Ce matin dans l’édito carré, on s'intéresse aux nouvelles mobilités...
Quelque chose Nicolas a profondément changé. Regardez la rue d’un centre ville. Terminé le règne de la bagnole. Aujourd’hui ce sont les usagers occasionnels de plusieurs modes de transports qui ont pris le pouvoir et qui sont à l’affût de tout un tas d’expériences nouvelles en matière de mobilités : vélo électrique, gyropodes, hoverboard, skate électrique, trottinette, gyroroue ou scooter, l’offre est pléthorique et une mère n’y retrouverait pas ses petits.
L’anthropologue urbaine Sonia Lavadinho n’hésite pas à parler de révolution dans nos mobilités. Cette chercheuse associée au Centre de Transports de l’Ecole Polytechnique de Lausanne est aussi spécialiste de proxémie, une discipline qui n’a rien de sulfureux et qui s’intéresse de près aux rapports entre les humains et leurs espaces de vie qui a un impact direct sur nos comportements et notre bien être.
Est ce que la crise sanitaire a accélérer les choses ?
Absolument puisque le coronavirus a forcé les villes à repenser en urgence l’aménagement et l’usage des espaces publics pour nous permettre de nous reporter sur des modes de déplacement plus individuels. On peut citer par exemple ces rues qui ont été interdites du jour au lendemain aux voitures ou les déjà célèbres coronapistes, ces pistes cyclables mises en place avec la rapidité de l’éclair dans le cadre du déconfinement et qui ont permis d’assister à Paris aux premiers embouteillages de deux roues !
Mais pour favoriser les règles de distanciation sociale tout en limitant l’usage de la voiture, c’est un mode de déplacement particulièrement écolo qui a explosé ces derniers mois, il s’agit de la marche à pied. Connaissez vous la marchabilité Nicolas ?
C’est l’un des vecteurs de succès des métropoles créatives du XXIème siècle qui prend en compte le potentiel piétonnier des zones urbaines.
Pour rendre la ville marchable ou cyclable, il ne suffit pas d’élargir les trottoirs explique Sonia Lavadinho. Il faut que la ville soit remise en question en termes de choix d’aménagements et de régime de vitesse.
C’est à dire ?
MATHIEU : Pour que la multiplication des mobilités douces ne tourne pas à la foire d’empoigne, la vitesse est un paramètre essentiel pour favoriser la cohabitation. Comme on ne pas saucissonner les rues avec autant de voies qu’il y a de mode de transports, il faut privilégier le partage des espaces avec un ralentissement des vitesses. Et selon Sonia Lavadinho la vitesse à ne pas dépasser serait comprise entre 20 et 30km/h ce qui permet de rester dans une logique de sécurité où l’on se ménage mutuellement. Au delà dit-elle il y a risque d’accidents graves. Cela signifie que la rue ne doit plus être pensée comme un simple axe de transit mais aussi comme un espace où les gens peuvent se rencontrer. La marche peut cohabiter avec d’autres modes de déplacement, si ces derniers circulent à vitesse lente. Donc Nicolas vous l’avez compris allez y mollo sur votre gyropode afin de profiter au mieux de la douceur de votre mobilité.
Nous y reviendrons cet AM dans la Terre au Carré.
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