Recréer une forêt primaire : le projet fou de Francis Hallé

Créer une forêt primaire : le pari fou du botaniste Francis Hallé (illustration)
Créer une forêt primaire : le pari fou du botaniste Francis Hallé (illustration) ©Getty - Tahreer Photography
Créer une forêt primaire : le pari fou du botaniste Francis Hallé (illustration) ©Getty - Tahreer Photography
Créer une forêt primaire : le pari fou du botaniste Francis Hallé (illustration) ©Getty - Tahreer Photography
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Il y a plus de 30 ans, le botaniste Francis Hallé, se faisait connaître du grand public avec une invention géniale : le radeau des cimes, qui a permis à ce spécialiste des forêts tropicales d’observer la canopée.

À 82 ans, cet amoureux fou des arbres est animé par un projet qui pourrait bien être la grande œuvre de sa vie : il veut en effet recréer une forêt primaire en Europe de l’Ouest. 

Avec l’association qu’il a créée pour l’occasion, Francis Hallé est en train de chercher activement les 70000 hectares qui permettront de redonner à notre continent cette nouvelle forêt qui grandira sans aucune gestion humaine. 

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70000 hectares c’est 7 fois la surface de Paris. Ce projet dont Francis Hallé revendique l’aspect utopique, sera transgénérationnel : ceux qui vont le démarrer ne verront pas cette forêt finie, ni leurs enfants, ni même leurs petits-enfants car il faudra entre 7 et 10 siècles pour qu’elle se constitue. 

Qu’est ce qui caractérise une forêt primaire ? 

Une forêt primaire est composée d'espèces indigènes qui n’a pas été dénaturée par l’homme qui n’a été ni exploitée, ni défrichée, ni modifiée. 

Selon un étudiant de l’Université de Montpellier  :

La forêt primaire est à la forêt secondaire ce qu’un champagne millésimé servi frappé dans une coupe de cristal, est à un coca tiède dans un gobelet en plastique.

Et notre continent malheureusement n’a conservé que des lambeaux de forêts primaires, l’écrasante majorité ayant été façonnée par la sylviculture. 

En 2018 l’Université Humbolt à Berlin publiait un inventaire pour l’Europe. Ils n’avaient trouvé que de minuscules confettis de forêt pour un total d’1,4 millions d’hectares sur 34 pays. 

La dernière forêt primaire d’importance en Europe est la forêt de Bialowiecza qui se trouve à cheval sur la frontière entre la Pologne et la Biélorussie. Cette forêt de 10000 ans protégée par l’Unesco et l’Union Européenne est une splendeur et une réserve unique de biodiversité. C’est là que vivent les derniers bisons d’Europe. Hélas le gouvernement polonais est en train de l’exploiter malgré l’ordre qui a été donné par l’UE d’arrêter les coupes. 

Francis Hallé lui préfère parler de la forêt primaire comme d’un grand choc climatique, esthétique et émotionnel.

Qu’est ce qu’il évoque exactement ? 

Un lieu où l’on voit d’immenses troncs d’arbres qui ont chuté, des amas de feuilles mortes et de la matière en décomposition. Ces vieux arbres contribuent à régénérer les sols pour créer les conditions nécessaires à la naissance de nouvelles pousses. Le sous bois-est à la fois un pourrissoir et un germoir. 

Une forêt primaire c’est aussi la meilleure réponse aux exigences de la régulation du climat, au stockage de carbone et donc au maintien de la fertilité des sols. 

Si ce projet vous fait rêver et si vous avez par hasard 70000 hectares de forêt sous la main, L'Association Francis Hallé pour la forêt primaire vous fera le meilleur accueil. 

Retrouvez Francis Hallé, invité de Mathieu Vidard, dans La Terre au Carré aujourd’hui !

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