TF1 a un nouveau patron, portrait du nouveau venu. Si je vous dis que c’est un homme blanc de plus de 50 ans, ça vous étonne ?
Le nouveau boss de TF1 s’appelle donc Rodolphe Belmer… Il a 53 ans et pour tout dire, on a bien cru qu’il était perdu pour le monde de la télé.
C’est du côté de Canal+ que commence son histoire
Et c’est là, qu’il se taille une réputation de cador de la télé… en dix ans, il passe par tous les échelons et se fait nommer directeur général en 2012 par Bertrand Méheut.
Son patron, mais qui va vite devenir sa cible. Car Rodolphe Belmer a de l’ambition et se verrait bien calife à la place du calife…
Sauf sauf sauf que le nouveau calife va finalement débarquer de Bretagne… et là plus rien ne va se passer comme prévu. Janvier 2015, Rodolphe Belmer prend du galon. En tout cas c’est ce qu’il croit.
En plus de son job à Canal+, il prend les rênes de Vivendi Contents… Si vous vous demandez de quoi il s’agit, la réponse est : rien. Une coquille vide.
Juste un gadget créé par Vincent Bolloré pour flatter Rodolphe Belmer… mais concrètement, c’est ce qu’on appelle un placard doré.
Mais cette coquille au titre ronflant a surtout un intérêt pour Bolloré : empêcher Belmer de se lancer dans la course pour la présidence de France Télévisions.
Car à l’époque, il fait figure de candidat logique…
Le président du CSA de l’époque, Olivier Schrameck, ne se cache pas d’en avoir fait son favori… il l’a même appelé pour le motiver… mais je vous le disais, le placard était vraiment très doré.
Et Cyril, l’histoire avec Vivendi va finalement tourner court…
Pour qui aime l’art de la manipulation, c’est du grand art.
A peine la course à la présidence de France Télés passée, Vincent Bolloré éjecte Rodolphe Belmer.
Et s’il entre au conseil d’administration de Netflix… la carrière du golden boy de la télé va finalement se poursuivre en marge du petit monde où il s’imaginait réussir...
Mais sept ans après Canal, le voilà finalement back dans les bacs… grâce à TF1… et grâce à Martin Bouygues… ennemi de longue date de Vincent Bolloré.
C’est une surprise de le voir prendre la direction de TF1 ?
Non… et oui.
Non car même si Belmer n’était plus dans la partie depuis son époque Canal, son expérience parle pour lui. C’était objectivement une anomalie qu’un profil comme le sien soit mis sur la touche…Et puis la ligne Netflix sur son CV lui confère une hype instantanée auprès de n’importe quel patron de médias français.
Et donc oui…c’est une surprise de le voir revenir par la case TF1. C’est la première fois dans l’histoire de la chaîne que son patron n’est pas issu des rangs de Bouygues.
Depuis sa privatisation en 87, tous les PDG avaient déjà mis un pied dans la galaxie Bouygues avant de s’installer dans la tour TF1.
Pas Rodolphe Belmer… qui avait fait ses premiers pas dans les médias via un cabinet de conseils… si je vous dis McKinsey, ça vous parle ?
En tout cas, l’idée de Martin Bouygues semble venir de loin.
Nos confrères du Parisien révèlent que si la fusion TF1 - M6 avait abouti, Belmer était destiné à prendre la succession de Tavernost à la tête du nouvel ensemble.
Il devra donc se contenter de TF1…
On imagine que ce retour s’accompagne d’une grosse pression pour lui…
Forcément Nicolas !
Si Rodolphe Belmer arrive précédé d’une réputation flatteuse, il va falloir faire ses preuves. Lui qui n’a jamais été le numéro 1 d’un média va se retrouver à un des postes les plus puissants et exposés du secteur. Et puis les attentes sont énormes.
Gilles Pélisson a reconnu ce week-end qu’en tant que président de TF1, le numérique était sa principale déception. Pour le dire autrement, c’est carrément un échec. Avec notamment une flopée de sites internet payés une fortune et revendus avec pertes et fracas.
La feuille de route de son successeur est donc claire : “plateformiser” TF1… un neologisme pour dire que TF1 doit se transformer pour rester dans la course face à Netflix et Disney.
Comment assurer l’avenir des télés gratuites à l’heure des plateformes payantes ? TF1 et M6 misaient sur leur alliance pour avoir les reins plus solides… mais what else ? A ce jour, on a du mal à voir quelle sera la stratégie pour y parvenir.
Charge à celui que Bolloré pensait avoir enterré de répondre à cette question.
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