"Untitled Goose Game", les sombres projets de l'oie

Dans "Untitled Goose Game", vous êtes une oie parfaitement insupportable
Dans "Untitled Goose Game", vous êtes une oie parfaitement insupportable - House House / Panic
Dans "Untitled Goose Game", vous êtes une oie parfaitement insupportable - House House / Panic
Dans "Untitled Goose Game", vous êtes une oie parfaitement insupportable - House House / Panic
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Le Mal a pris de nombreux visages dans le jeu vidéo (aliens, monstres, nazis, dinosaures...) mais "Untitled Goose Game" vous propose une expérience inédite de malfaisance : incarner une oie qui a décidé de gâcher la journée d'un petit village. C'est drôle, génialement distrayant, et pas si facile que ça en a l'air.

Le personnage que je vous propose d'incarner ce matin n'est pas vraiment humain. Dans "Untitled Goose Game", vous incarnez une oie. Oui oui, un palmipède blanc, avec un long cou et un bec orange. Mais ce n'est pas n'importe quelle oie, oh non. Cette oie-là est un génie du mal. Et elle a décidé de pourrir la journée d'un petit village paisible et de ses habitants, qui pensaient pouvoir se la couler douce sous un joli soleil de printemps.

Difficile d'imaginer un concept plus simple : dans les plumes de cet improbable héros (ou héroïne), vous pouvez courir (assez maladroitement), agiter vos ailes, attraper toutes sortes de choses avec votre bec, et surtout, d'une simple pression sur un bouton de votre manette, cacarder bruyamment sur tous les humains qui tenteraient de perturber vos plans.

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Et vos plans sont simples. Ils sont tous écrits sur un petit bloc-note et vont se rayer au fur et à mesure de vos succès : faire en sorte qu'un jardinier bricoleur se tape sur le pouce avec son marteau ; voler suffisamment de nourriture pour faire un petit pique-nique au bord de l'eau ; faire tomber un enfant en tirant sur ses lacets, lui voler ses lunettes et les remplacer par une autre paire ; passer à la télé en poursuivant le propriétaire de la caméra ; jeter le courrier des habitants dans la rivière, etc, etc. Bref, faire le mal, une mauvaise action à la fois.

Hommage au slapstick et aux cartoons

Tout ça a l'air simple, mais on est face à un véritable jeu d'infiltration, dans lequel il faudra être malin et inventif pour arriver à ses fins. Parce qu'une oie, on ne va pas se le cacher, c'est tout sauf discret.

Le jeu rend aussi hommage à l'âge d'or du cinéma en noir et blanc. C'est une des plus grosses influences que l'on ressent en jouant : avec la musique au piano qui semble improvisée au fur et à mesure de l'action, la succession de petits moments décalés, de gags, de chutes, et une forme d'impertinence à toute épreuve. Il y a un peu de Charlie Chaplin (ou de Laurel et Hardy) dans cet oiseau facétieux, un personnage qui moque et maltraite, plus ou moins gentiment, toutes les formes d'autorité.

Devenir une oie de jeu vidéo est une expérience tout à fait jouissive, parce qu'elle vous permet de faire toutes les bêtises possibles, et vous récompense même pour ça ! Et ça, forcément, ça parle à l'enfant, voire le sale gosse, qu'on a tous plus ou moins en nous. C'est très drôle, minimaliste mais joli à regarder, avec un style très dessin animé, et les attitudes et mimiques de l'oie et des habitants qu'elle maltraite sont irrésistibles... Le tout rend un bel hommage au slapstick ou aux vieux cartoons, avec un humour très tarte à la crème qui fonctionne parfaitement.

Préparez-vous à avoir un petit sourire en coin lorsque vous verrez un type énervé courir éperdument après une oie qui tente de balancer son thermos de café dans un lac, après avoir déclenché l'arrosage automatique de son jardin pendant qu'il déterrait ses carottes.

L'oie s'est même incrustée en tête des ventes

Le plus amusant, dans ce jeu, c'est qu'il a connu un énorme succès dès sa sortie : dans les jours qui ont suivi, il a carrément pris la tête des ventes sur Switch aux États-Unis, devant le dernier épisode de Zelda, pourtant un mastodonte dans son domaine... Pas mal pour un jeu dont l'origine est une simple blague entre développeurs lancée en 2016 sur Twitter.

Mais finalement, ce n'est pas si surprenant : l'humour tout simple qu'il propose est universel, et des mois avant sa sortie, la fameuse oie avait déjà séduit les réseaux sociaux, où des centaines d'internautes l'imaginaient en train de venir perturber toutes sortes d'autres jeux vidéo, mais aussi des événements dans l'actualité, des films et pourquoi pas, même, des chroniques radio. On n'est à l'abri nulle part.

🎮 "UNTITLED GOOSE GAME" - Disponible sur PC, Mac et Switch

Bonus : les premières minutes du jeu en vidéo