Boris Cyrulnik, Vénus Khoury-Ghata, Christine Salem et Beata Umubyeyi Mairesse

Boris Cyrulnik en 2019
Boris Cyrulnik en 2019 ©Getty - THIERRY BORDAS
Boris Cyrulnik en 2019 ©Getty - THIERRY BORDAS
Boris Cyrulnik en 2019 ©Getty - THIERRY BORDAS
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Aujourd’hui une balade dans le sud de la France avec un célèbre neuropsychiatre, un roman fantasque avec une grande dame de la poésie, de la musique réunionnaise et l’annonce du lauréat du Prix des 5 continents de la francophonie !

On vous fait voyager à distance, tant que l’on peut. Direction le Sud de la France aujourd’hui avec Boris Cyrulnik chez lui à la Seyne sur mer à l’occasion de la parution de son nouvel ouvrage. Il raconte l’influence de notre environnement naturel sur notre croissance et notre vie. Un entretien en deux parties, in situ, à suivre cette semaine et la semaine prochaine ! "Des âmes et des saisons", publié aux Editions Odile Jacob.

Extraits de l'entretien avec Boris Cyrulnik

Son nouvel ouvrage évoque l'influence de la nature sur les humains. Nous sommes allés chez lui, au bord de la mer, dans le Var. Il nous a reçu dans sa maison de pierres rouges, avec vue imprenable sur la mer. 

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Dans ce nouvel essai, Boris Cyrulnik explique que depuis toujours l'homme s'adapte à son environnement. Autrefois, ici en France, dans cette région du Sud, on travaillait à la montagne et on descendait dans la vallée pour plus de confort et de plaisir. 

"On s'adaptait tellement bien au milieu que ça changeait les corps, et les âmes des hommes et des femmes, et les rituels socio-culturels. Tout était changé. Quand les gens vivaient dans la vallée, où il y avait la douceur, de l'eau, du soleil, des fruits... les familles étaient moins utiles. On voyait se diluer les couples. On voyait des jeux, des jeux d'animaux. Et les hommes et les femmes finissaient par ne pas être heureux dans cet univers facile. 

Alors ils décidaient de remonter en haut de la montagne où l'écologie était beaucoup plus dure. En même temps il fallait construire des abris pour les animaux et les surveiller. Surveiller aussi plus les enfants, parce qu'il y avait du danger. Les rituels changeaient. L'imaginaire changeait. 

Dans la vallée où le bonheur était facile, c'était l'imaginaire de la fête. Sur le haut sommet, l'imaginaire devenait heureux parce que c'était le triomphe contre le malheur. 

Et les gens étaient fiers d'avoir triomphé du froid, de la montagne. Dans les deux cas ils étaient heureux, mais ce n'était pas du tout le même bonheur." 

Qu'est-ce que le bonheur bêbête que vous évoquez dans votre livre ? 

"S'il n'y avait que le bonheur facile, passif, ce serait le bonheur bêbête. Et je finirai par être complètement engourdi. Mais comme on a des activités, comme on se déplace, on a des problèmes à résoudre. C'est le bonheur de triompher de l'épreuve." 

On a besoin d'une alternance comme le jour et la nuit, comme l'hiver et l'été, pour se sentir heureux.

Selon vous, à certains endroits du monde tempérés ou tropicaux, il y a plus de désespoir et de suicide (exemple de Tahiti)

"Mais oui, ces paradis sur Terre donnent des pics de suicides. Très souvent ce sont les conditions environnementales qui donnent des pics de suicides. La première condition environnementale déficitaire c'est les 1000 premiers jours de la vie. Si les bébés ne sont pas bien sculptés pendant les 9 mois de l'utérus, si quelque chose se passe mal, le bébé porté est altéré. Si on sécurise la mère, le bébé aussitôt reprend un bon développement. C'est donc un raisonnement écosystémique." 

La suite est à écouter...

Les autres entretiens de l'émission

Nous serons en plateau avec l’auteure franco-libanaise Vénus Khoury-Ghata pour son nouveau roman. Un récit qui convoque des fantômes. Une réflexion sur l’importance des hommes dans la vie d’une femme : "Ce qui reste des hommes", publié aux Editions Actes Sud.

Et nous aurons en ligne Beata Umubyeyi Mairesse, lauréate du Prix des 5 continents 2020 pour son roman   « Tous tes enfants dispersés », publié aux Editions Autrement

La chanteuse réunionnaise Christine Salem sort un nouvel album magnifique. Une claque musicale dont on a bien besoin en ce moment, porté par des textes forts et engagés !  "Mersi", distribué par Blue Fanal / L’Autre Distribution

Et puis Stéphane Legault, responsable du réseau des bibliothèques de la ville de Saint-Jérôme, au Québec, nous conseillera  un grand classique de la littérature : « Un homme et son péché » (1933) de Claude-Henri Grignon.

Les coups de cœur et les coups de gueule des libraires :

  • Un coup de gueule de Matthieu Colombe, de la Librairie Goulard, à Aix-en-Provence, en France : Les lecteurs qui se tournent vers Amazon.
  • Un coup de cœur de Claire Renaud, de la Librairie Atmosphère, à Genève, en Suisse, pour : « Genève, cinq siècles d’accueil », un beau-livre écrit par un collectif sous la direction de Moreno Berva, publié aux Editions Notari.
  • Un coup de gueule de Déborah Danblon, de la Librairie La Licorne, à Bruxelles, en Belgique : Un prix unique du livre en Belgique… mais pas tout à fait !
  • Un coup de cœur de Josianne Létourneau, de la Librairie du Square, au Quartier Outremont, à Montréal, au Québec, pour « Méduse », un roman de Martine Desjardins, publié aux Editions Alto.

La programmation musicale :

  • Benjamin Biolay et Juliette Armanet - Rue Saint-Louis en l’île
  • Christine Salem - Tyinbo
  • Roxane Bruno - A ma manière - (Découverte Francophone)
  • Christine Salem - Je dis non (Bonus Créole)